Jeremy Kauffman, un libertarien convaincu, militant acharné de la disparition de toute forme de régulation et en premier lieu de l''Etat lui-même.
" Sur Odysee, tout est open source, tout est décentralisé... la France est l'un de nos plus gros marchés à l'étranger. Nous enregistrons plusieurs centaines de milliers de visiteurs tous les jours, et régulièrement jusqu'à 500.000 !"
( p. 72)
En plus d'une caisse de résonance pour ses théories politiques extrémistes et des feux médiatiques qu'il adore, c'est peut-être cela que Serge P., en rupture totale avec sa famille et ses enfants, est venu chercher sur Youtube : des copains, et une manière de renouer avec ses proches.
( p.101)
Qu'est- ce qui fait courir K. ? Ce n'est pas l'argent, assurément. Pour essayer, tant bien que mal, de couvrir ses frais, elle qui tire sur la corde et vit dans un logement social avec son chat, la journaliste amateur lance régulièrement des appels aux dons.
K. me dit que ce qui la motive, c'est "la défense de l'humain".
Pour moi, je vois en K. une "manifestante professionnelle", prête à sauter sur toutes les causes à défendre. Lorsque je lui suggère ce terme, elle approuve : " Oui, c'est ca ! Je manifeste depuis la classe de CP !".
(pp.111 et 112)
On résume. Premier étage de la fusée : l'hopital est visisblement capable de noyer les médias sous les annonces et les messages via des moyens traditionnels , communiqués de presse, exclusivités diverses. Deuxième étage : l'hopital devient son propre média et évite ainsi toute contradiction, en prenant pour cela appui sur une personalité percutante, DR, et en développant une chaîne Youtube où celui-ci peut discourir pendant des heures sans contradicteurs . Troisième étage, peut-être le plus redoutable : l'institution favorise et encourage, hors de ce monde de l'information traditionnelle intermédiée et des canaux topdown comme Youtube, l'émergence d'une sphère sociale prête à démarrer au quart de tour, avec laquelle elle entretient des contacts quotidiens... alors qu'officiellement aucun lien formel n'existe.
( (P.132)
La " dark information" : la diffusion d'une information fausse, sans filtre ni contrepoint, sous couvert d'un dispositif d'apparence professionnelle déstiné à masquer des invraisemblances de fond. Autrement dit : une information qui, sur la forme, peut ressembler en tout point à de l'information traditionnelle, à ceci près qu'elle a été faussée dans un but politique, économique ou sociétal rarement explicité.
( p.10)
Hélas, la diffusion de cette information frelatée est aussi rendue possible ... par l'existence de sources de financement qui se soucient peu de l'exactitude des faits véhiculés.
... J'évalue par exemple à près de 30% les contenus publiés sur Facebook relevant de la Dark Information.
( page 4)
Mais c'est surtout celle d'un journaliste qui veut donner la parole et comprendre les décrocheurs de l'info, avec lesquels les médias sont généralement si mal à l'aise. Avec l'espoir - sans doute un peu fou - de parvenir à faire se parler de nouveau deux mondes qui, aujourd'hui, s'ignorent et se méprisent.
Ce livre m'a semblé d'autant plus nécessaire que l'étude menée avec les équipes de l'INA mettait au jour deux constats chiffrés proprement hallucinants, et qui doivent absolument être lus ensemble afin de comprendre le vrai visage du paysage de l'information français...
C'est un objet qui donne des sueurs froides, dans lequel un ancien professeur de pharmacie, Jean-Bernard Fourtillan, en vient même à affirmer, avec le plus grand sérieux, que le Covid 19 aurait été "crée par l'Institut Pasteur" 7
On sait depuis que rien dans cette histoire à l'issue dramatique ne tient la route : la fille de Brahim Chnina n'avait pas assisté au cours, Samuel Paty n'avait pas fait "lever la main" pour demander à ses élèves lesquels étaient musulmans. Après avoir prévenu qu'il allait montrer durant quelques secondes des caricatures du prophète Mahomet, l'enseignant avait simplement proposé à ses élèves de religion musulmane soit de détourner le regard, soit de sortir de la salle pendant ce court laps de temps.
.. Le terroriste de dix huit ans qui allait décapiter Samuel Paty le vendredi 17 octobre à la sortie du collège a vu les vidéos de Brahim Chnina et a échangé sur WhattsApp à plusieurs reprises avec lui . Cette vidéo c'est donc celle qui en quelque sorte "inspiré" le terroriste.