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Critique de Ssugoer


Halo, c'est d'abord un jeu vidéo à succès. Sur fond de guerre interplanétaire entre humains et covenants (ces derniers constituant la faction extra-terrestre belliqueuse), on y suit les pérégrinations du Master Chief (c'est le nom du héros, rien à voir avec une émission de cuisine), qui tente de sauver l'univers. Ouais, rien que ça.
Prenant place au sein d'un univers assez fouillé, les aventures sont distrayantes… Mais ne constituent rien de plus qu'un simple jeu d'action.
Oui, la présentation est sommaire - certains fans vont hurler , mais je pose le contexte, hein.
Halo - Cryptum, quant à lui, est l'un des livres adaptés de cette franchise. C'est donc un roman « de commande » ; une oeuvre destinée avant tout – du moins, a priori – à exploiter le filon commercial d'une licence juteuse.
Oui, mais.
Tout d'abord, on est en fait assez loin de l'ambiance action/science-fiction militaire qui constitue normalement la pierre angulaire de la série. Notez au passage que je n'ai rien contre le militaro-futuriste (en plus, ça sonne vachement bien…). Dans Cryptum, l'aspect futuriste est bien présent (et comment !), mais le récit prend place environ 100 000 ans avant les aventures racontées sur console de jeu, dans un contexte forcément bien différent. Un choix qui a le mérite d'ouvrir la porte à l'ensemble des lecteurs qui n'ont jamais entendu parler du jeu. L'action pure et dure ne constitue plus le coeur de l'histoire ; elle est mise en retrait au profit d'un récit plus posé, celui du parcours initiatique du héros – un jeune Forerunner - et de ses compagnons humains.
En second lieu, Greg Bear (l'auteur) n'est pas n'importe qui. Euuuh, ce n'est pas moi qui le dit, hein : c'est l'éditeur (pour ma part, cet auteur constituait une parfaite découverte)...
À l'usage, force est de constater que le bougre s'y entend pour mettre en place une trame solide, et surtout poser les bases d'un univers crédible et d'une grande richesse. Pour le coup, j'irai même jusqu'à dire que c'est un véritable coup de maître, puisqu'il nous décrit pendant 400 pages de pur plaisir le fonctionnement d'une société tellement avancée, qu'elle en domine la galaxie et l'ensemble des espèces qui la peuplent. le lecteur y découvre les règles sociales, politiques, familiales des Forerunners, ainsi que leur spectaculaire technologie. le tout est à des années lumières de ce qu'on a l'habitude de croiser en SF, mais paraît en même temps tellement crédible…
Finalement, au-delà du récit en lui-même, c'est précisément le réalisme et la précision avec laquelle toute une civilisation nous est décrite qui permet à l'auteur de captiver autant le lecteur. Il y a du Tolkien ou du Herbert, dans cette capacité à faire émerger un univers si éloigné du nôtre, tout en lui conférant une telle crédibilité, une telle richesse. À n'en pas douter, cet univers au potentiel inouï constitue à lui seul l'un des grands attraits de ce roman. Mais attention : tout cela se mérite, certaines informations nous étant délivrées au compte-goutte. Il faudra parfois faire preuve de patience avant de pouvoir comprendre ou même simplement commencer à appréhender certaines notions. Même une fois le livre refermé, certaines questions seront d'ailleurs toujours présentes. Mais qu'importe, le plaisir de la découverte est bien là !
Alors on oublie ses préjugés sur les franchises commerciales, on met de côté les idées reçues, et on se plonge avec délectation dans ce vrai bon roman de science-fiction. L'auteur parvient à nous faire toucher du doigt un univers vivant / réaliste / foisonnant / technologique / grandiose… Et en même temps si fragile… Celui-ci prend forme et en devient presque tangible (snif, c'est beau, je suis ému. Pas certain que ça signifie quoi que ce soit, mais vous aurez compris l'idée !).
Bravo !
Et vivement la suite.
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