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Critique de hellrick


Bien qu'associé à la Hard Science, le premier roman de Greg Bear, basé sur sa nouvelle multi-primée, reste très accessible. L'intrigue est assez bizarre, partant d'une situation quelque peu série B (un savant un peu fou expérimente sur lui-même) pour verser ensuite dans un thriller catastrophe intimiste (le monde est ravagé par une épidémie nanotechnologique mais le lecteur n'en est jamais vraiment témoin) avant de se recentrer dans une anticipation philosophique déstabilisante. le roman questionne alors l'incompréhension et l'incompatibilité fondamentale entre les humains et les machines, une thématique intéressante à l'heure du développement (incontrôlé ?) des AI.
Comme souvent avec la Hard Science, les personnages sont quelque peu négligés mais le scientifique dérangé s'avère cependant intéressant et ses expériences dans la vie quotidienne, notamment amoureuses, sont plutôt réussies. le récit reste fondamentalement centré sur les USA et nous connaitrons peu le reste du monde, apparemment épargné par la contagion qui conduit à la chute des Etats-Unis. La première partie peut sembler basique, quasiment série B avec son savant qui s'injecte des nanomachines et observe ce qui se déroule dans son corps mais elle m'a semblé plus réussie et pertinente que la suite, capturant une ambiance assez bien retranscrite qui frise, par ses implications, la body-horror. La suite se veut plus ambitieuse mais fonctionne moins bien en dépit de quelques passages là aussi typiques de la Hard Science avec de grandes spéculations et un appel à l'émerveillement via le sense of wonder et la démesure évoquée par ce monde ravagé par l'intelligence artificielle. Jouant sur une pagination relativement restreinte, Bear introduit de (trop ?) nombreux concepts, change de principal protagoniste et questionne l'existence dans un monde postapocalyptique surprenant.
Ecrit en 1985, LA MUSIQUE DU SANG s'est imposé comme un classique précurseur du thriller hard-science catastrophique et des questionnement sur l'IA. Il reste globalement pertinent et intéressant, ayant mieux vieilli que nombre de bouquins intéressés, à la même époque, par des préoccupations similaires (notamment certains « classiques » cyberpunk) mais ne s'élève pas toujours à la hauteur des idées développées. Comme le signale tous les chroniqueurs du roman « c'est bien mais la nouvelle originelle est meilleure ». Les curieux et les amateurs de hard-science liront cependant avec attention ce bon bouquin de SF disponible dans une nouvelle très belle édition.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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