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Critique de katell


J'espace toujours mes lectures des enquêtes d'Agatha Raisin pour ne pas me lasser et avoir toujours plaisir à lire un nouvel épisode. Bien sûr, c'est une lecture facile et agréable, comme toujours. Lors de l'enquête précédente, Agatha était à Chypre pour tenter de se réconcilier avec James Lacey qu'elle a failli épouser. Las, au lieu de se retrouver, ils se déchirent de plus belle entre déception et malentendu pénible.

La mésaventure de Chypre est derrière Agatha, Carsely, l'adorable village des Cotswolds où elle a décidé de passer sa retraite, lui ouvre les bras. En revenant de Chypre, notre Agatha a décidé qu'elle n'était plus amoureuse de James Lacey, que sa froideur lui était égal. Je me suis dit « Ouf, elle lâche enfin prise ! » pourvu que cela dure. Les journées passent, agréables et souvent ennuyeuses, pas un mystère, pas de meurtre à l'horizon. Seul événement notable à agiter la région est l'installation à Ancombe, un village voisin doté d'une source d'eau douce réputée, d'une société qui commercialisera ladite eau douce. Pour Agatha, la querelle au sein du conseil municipal n'est qu'une anecdote retenant à peine son intérêt. Pourquoi a-t-elle choisi de s'enterrer dans les Cotswods alors qu'elle aurait pu rester à Londres ? Alors qu'elle rumine son ennui chronique, une nouvelle habitante de Carsely sonne chez elle pour lui demander de l'eau et pas n'importe laquelle, celle de la fontaine d'Ancombe. de mauvaise grâce, Agatha accepte d'y aller, quand elle arrive à la fontaine, ô surprise un cadavre l'attend, celui du président du conseil municipal, Robert Struthers.

Est-ce un accident ? Un meurtre ? Auquel cas, qui l'a assassiné et pour quelle raison ? Il y avait les pour et les contre, est-ce un des deux camps ? Toujours est-il que lorsque Roy Silver, avec qui elle a travaillé quand elle dirigeait son agence de communication, la relance pour lui confier la communication du lancement de l'eau de source par la société des frères Freemont, elle accepte, trop heureuse de pouvoir éclaircir le mystère.

Dans « A la claire fontaine », Agatha sort un peu la tête hors de l'eau et retrouve la combativité qu'on lui connaît. Elle pleurniche moins sur son sort et s'ingénie à oublier James Lacey, au point de succomber à la tentation avec le plus jeune des frère Freemont, le beau Guy. Ce qui donne lieu à quelques passages très humoristiques sur le « toyboy » d'Agatha qu'est le fameux Guy. Cependant, la fragilité d'Agatha refait surface de temps à autre : son manque d'estime de soi, son manque d'éducation et de culture dans le fait qu'elle déteste les citations et qu'on souligne sa pointe d'accent de Birmingham alors qu'elle a travaillé d'arrache-pied pour le perdre. C'est ce qui fait tout son charme !

J'ai apprécié les personnages secondaires récurrents, ils prennent de l'ampleur et deviennent des complices: Roy, l'ambitieux irritant et incontournable, Billy Wong et sa vie amoureuse compliquée et souvent désastreuse, Mme Bloxby, la femme du pasteur de Carsely, femme au grand coeur et d'une grande largeur d'esprit, sont autant d'atouts pour notre héroïne, battant parfois la campagne.

« A la claire fontaine » est une enquête pleine de rebondissements et de surprises. Jusqu'au bout, on espère que l'enquête rapprochera James et Agatha, or il n'en est rien. Cependant, je me suis régalée avec les déconvenues, les jurons et les auto-critiques d'Agatha : elle a beau sortir avec un homme plus jeune, elle n'est pas naïve au point de se dire qu'elle l'a charmé, elle sait raison garder sauf avec James qui n'a pas deux sous de jugeotte et encore moins de psychologie féminine. Comment peut-elle deviner les raisons de son invitation ? Il sait pourtant combien Agatha est étrangère aux subtilités amoureuses ! Que je l'ai détesté lorsque j'ai refermé le roman au point de souhaiter qu'Agatha tire, enfin, un trait définitif sur ses sentiments amoureux pour James.

Autant, le précédent opus m'avait agacée parce que le personnage était caricatural et grotesque, autant j'ai apprécié que l'auteur redonne à son héroïne sa véritable personnalité. Est-ce parce que le chagrin immense d'Agatha s'atténue ? Allez, on y croit et on lui souhaite de tenir la dragée haute à James Lacey enfermé dans ses principes et ses a priori.

Traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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