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Critique de GeorgesSmiley


Le thème me rebute profondément. La maladie et ses examens récurrents, l'hôpital, les urgences qui cessent de l'être dès que vous y avez pénétré, les médecins qui fuient jusqu'à ce que vous ayez compris tout seul; les soins palliatifs, les regrets et les remords de n'avoir pas dit ce qu'il fallait dire, de n'avoir pas fait ce qu'il fallait faire quand il était encore temps, je connais. Mais, cette année, pour tromper l'ennui et éloigner les regrets, je suis juré du Prix des lecteurs du Livre de Poche. Je n'ai pas le choix, d'autres ont décidé pour moi que je devais lire un livre que je ne voulais pas lire.
C'est un beau livre, bien construit autour d'un secret que le jeune interne très (trop ?) sensible va tenter de percer. Pourquoi une mère, à priori aimante, ne trouve-t-elle pas le temps d'être présente auprès de son enfant qui va mourir ?
Ce jeune interne qui s'attache et souffre avec son petit patient et ne se remet pas de sa disparition, c'est le médecin rêvé, le pendant de Maximilien Kolbe* ou de Mère Térésa chez les religieux. Un sommet de bienveillance, d'altruisme et de générosité. Il ne sera pas toujours comme ça, il ne pourra pas, c'est impossible avec ce métier, mais c'est bien qu'il l'ait été. Grâce à lui, on peut imaginer que tous ces vieux médecins, congelés derrière leur feuille d'analyse et leur blouse blanche, bardés de leur docte impuissance, l'ont été un temps. Quant à la mère, condamnable pour son absence après de son fils, serait-il possible qu'elle puisse arguer de circonstances atténuantes ?
Cette fable pleine de sensibilité et de compassion nous dit que souvent les apparences sont trompeuses, que la vie et la mort sont injustes mais qu'il nous faut l'accepter en y opposant l'amour. Cet amour doit être énoncé, pratiqué et prouvé avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne se transforme en regrets. Il pose aussi deux questions :
Faut-il mentir à un enfant quand on sait que la vérité est terriblement noire et désespérante ?
Pourquoi demande-t-on toujours plus aux mères qu'aux pères ? Peut-être que la Mater Dolorosa s'est imposée à nos esprits, Joseph ayant, bien malgré lui, échappé à l'insupportable spectacle de voir son enfant crucifié sous ses yeux.
C'est un bon livre qui ne m'a pas guéri mais qui méritait bien mon attention : tragique, humain, sensible et parfois drôle et gai. La vie, quoi !

*Rajmund Kolbe, plus connu sous son nom de consécration Maximilien Marie Kolbe, né le 7 janvier 1894 à Zduńska Wola en Pologne et mort par injection de phénol au camp de concentration d'Auschwitz le 14 août 1941, est un frère franciscain polonais, qui s'est offert de mourir à la place d'un père de famille, Franciszek Gajowniczek. Canonisé le 10 octobre 1982 par Jean-Paul II, il est vénéré dans l'Église catholique sous le nom de « saint Maximilien Kolbe » et liturgiquement commémoré le 14 août.
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