Il y a ce qui est dit
ce qui est tu
ce qui vient
est advenu
et sera
il y a l’amour humain
les nuits chaudes
les murmures
les soupirs du matin
il y a des chants
derrière les silences
un son premier
arraché aux vallées
il y a tout ce qui n’est plus
tout ce qui est
et sera
Montréal est l’image
où veille mon enfance
des neiges la recueillent
dans le mot poésie
L’hiver prend d’assaut
la mémoire des livres
sur un banc gelé rêvé
un homme sans mémoire
On dit le territoire
on dit les grands espaces
on dit du Nord au sud
en fait on est perdu
Des rues froides
dérivent en silence
un poème les remonte
qui parle d’errance
Je suis d’une origine
aux oublis infinis
De ville en ville
les usages du réel
se métamorphosent
adaptant l’identique
à l’intime question du vent
aux confluences d’où souffle
la force d’exister
la suite demeure le corps
du verbe découvrir
La part de rêve que la ville diffuse
a la couleur des libertés perdues
chacun croit la ville transformée
au matin
alors qu’elle ne sait plus où elle s’achève
la nuit