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Critique de bdelhausse


François de la Ruquerie a une histoire à raconter: celle d'un aïeul, parti aux USA suite à une déception amoureuse, doublée d'une grosse rivalité avec son frère aîné, largement entretenue par le paternel. Nous sommes au XIXè siècle, fin du second Empire et les destins sont souvent tracés, coulés dans le bronze.

C'est ce que va fuir Richard de la Ruquerie en partant avec un cousin vers des terres inexplorées. Faire fortune. Oublier. Effacer le passé.

Et à ce jeu, Richard y réussit plutôt bien. Il persuade des fermiers de vendre leurs terres. S'enrichit. Noue une idylle. Construit la liaison ferroviaire traversant les USA... Et finit, par amitié, à accepter de partir en Bolivie réaliser ce qu'il sait faire de mieux: un chemin de fer.

Mais où est le rapport avec l'héritage des Taïironas? Nulle part encore. Un volet complet du diptyque est consacré à poser les bases... on les espère solides, ces bases, pour accaparer un tome entier, sans que le lecteur y distingue clairement la direction prise...

J'exagère (à peine): le début du premier tome montre un pectoral clairement issu de la tradition sud américaine. Et on a un Richard barbu, mâle, aguerri, loué par tout le monde car il "revient des Amériques"... Puis commence réellement le tome 1 qui est un flashback intégral. Et ce flashback est déconnecté, assez hésitant, flou, manquant de tension, de souffle.

Nous sommes dans le classicisme le plus total... Tant au niveau de la structure du récit, que dans sa présentation, et dans les dessins ou la mise en couleur. C'est beau, se dit-on en tournant les pages. Oui, j'avoue, c'est poétique, attachant... mais cela ne m'a pas suffi. Il y avait mieux à faire. François de la Ruquerie s'est laissé phagocyter par le récit de vie de son ancêtre. Il n'a pas su le magnifier, nous le rendre intéressant, nous le... vendre (même si je déteste cette expression, elle représente bien ce dont il s'agit) et pourtant François de la Ruquerie est un ancien business-unit manager, dirigeant d'entreprises... Il faut juste qu'il se rende compte qu'une histoire n'est pas intéressante simplement parce qu'elle est vraie... Encore faut-il savoir la raconter.
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