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Critique de BurjBabil


Je vais parler des 3/4 du livre, n'étant pas sûr d'avoir compris la fin (il me faudra en discuter avec un psy et un philosophe, Nietzschéen de préférence si j'ai bien compris certaines allusions)
Bégaudeau semble aller au bout de son processus entamé dans son dernier livre qui était une sorte de dialogue désabusé avec lui-même.
Il s'attaque au concept de simultanéité des pulsions agresseur/agressé, de la coexistence jouissive de la lionne et du gnou, du prédateur et de sa victime, du créateur et de sa création.
« Je suis l'ami de tout le monde. Je suis très réellement l'ami de tout le monde. Je suis équitablement redevable à la lionne et au gnou du ballet qu'ils donnent. »
Mais cette fois, contrairement à son dialogue précédent, il construit un roman autour de ses préoccupations morales (amorales ?). Au moins en partie.
C'est du Bégaudeau : vocabulaire extrêmement bien choisi, pointu et effilé comme une lame de rasoir, arme diabolique de sa pensée décapante, cinglante, dérangeante.
Il faut s'accrocher pendant les premières pages pour entrer dans la danse macabre de ses mots et de son personnage principal, il y a un véritable effort à fournir. Mais une fois passé ce moment initiatique, on assiste avec ce dernier à un feu d'artifice : démontage implacable de certains travers de notre société, analyse froide et lucide des pulsions qui nous animent.
Le passage de l'investissement du narrateur dans les réseaux sociaux est simplement drôlissime:
« LaLoutre préconise le recrutement massif de profs racisés comme ça on a l'autre point de vue. Zebra3 dit qu'à ce train-là on n'a pas fini. Koalaenrut dit qu'un prof par couleur ça va faire beaucoup. Ducklecanardeur exige des profs armoires pour représenter les meubles. Koalaenrut exige des profs en forme de quiche pour représenter des femmes. »
On attend avec délectation la suite des évènements, on jubile et ... on se demande d'où vient notre jubilation. Il nous entraîne à un endroit pour nous demander juste après pourquoi on y est allé... Et il propose une réponse à laquelle on souscrit, avant de comprendre qu'en fait ...
On ne comprend pas forcément...
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