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Critique de Fattorius


Avec "Grands Boulevards", son quatrième roman, Tonie Behar acclimate à Paris le genre américain de la comédie romantique, dont le principe est de savoir comment deux personnages donnés vont finir dans les bras l'un de l'autre. Et elle y parvient avec succès, après une intrigue pétillante et riche en rebondissements divers.



De manière classique, l'auteur commence par libérer le coeur de son personnage principal, Doria, de l'encombrement d'une relation amoureuse. Désormais célibataire, donc supposément libre, elle doit se dépêtrer avec d'autres chaînes: un compte en banque en découvert chronique, l'absence d'un métier qui lui permette de vivre régulièrement, un logement qui n'est pas le sien mais celui de son père, le viveur Max. Bref, Doria est une pré-trentenaire qui se cherche et finit par se trouver, sur tous les plans - une évolution et un personnage typiques du genre de la chick lit.



Autour d'elle, et c'est l'une des forces majeures de ce roman, l'auteur crée tout un univers vibrionnant, campé de manière réaliste. Côté décors, il y a les Grands Boulevards bien sûr, dont le lecteur parisien ou parisophile reconnaîtra quelques recoins: le 19 bis du boulevard Montmartre de la fiction a peut-être pour modèle le véritable numéro 19 du (vrai) boulevard Montmartre, avec ses deux boutiques en devanture. Quant aux bars et établissements publics, certains paraissent bien réels (le "Silencio Club"), ou portent des enseignes bien connues ("Indiana Café"), qu'on retrouve effectivement sur le boulevard. le lecteur relèvera aussi que l'auteur aime parler des lieux et de leur histoire, et se montre généreuse en anecdotes parfois croustillantes ou liées à l'actualité (sens unique ou double sens sur les Grands Boulevards?).



Les personnages de ce roman, attachants, participent aussi à la vitalité de cet univers. Ce sont certes les personnages d'un milieu urbain cossu, généralement actifs comme indépendants dans des domaines tendance comme le design, la finance ou, de manière plus atypique, la tenue d'un bar ou d'une échoppe d'accessoires sexy pour dames. C'est par là, entre autres, que l'auteur introduit les éléments coquins, parfois franchement olé olé, qui jalonnent le roman: oui, un vibromasseur peut devenir une arme redoutable! Oui, un bébé peut connaître des émotions contrastées face à un anneau vibrant!...



Avec ces éléments d'un certain tissu urbain, l'auteur crée une ambiance toute villageoise: tout le monde se connaît, chacun a ses petits mystères et ses rognes, chacun peut guigner à travers les fenêtres des autres, mais face à l'adversité, tout le monde se serre les coudes. Et justement, l'adversité va servir de fil rouge à tout le roman, sous la forme de la vente à la découpe de l'immeuble par la banque qui en est propriétaire - un clin d'oeil avoué de l'auteur à sa propre banque, la Société générale.



Les intrigues se suivent sans se ressembler dans ce récit qui, certes parfois légèrement trop descriptif par moments au début, finit par trouver rapidement un rythme de croisière qui fait qu'on ne le lâche plus. Certaines scènes sont franchement cocasses, d'autres mériteraient d'être reprises au cinéma! Cupidon est donc lâché sur les Grands Boulevards, et selon l'expression consacrée, dans ce roman comme ailleurs en France, "tout finit par des chansons" - ne serait-ce que grâce à Sacha Bellamy, "le sex-toy chantant", auquel l'auteur donne le dernier mot: "Parce que c'est là que tout a commencé pour moi, sur les grands boulevards".
Lien : http://fattorius.over-blog.c..
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