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Critique de jeranjou


Par Fécunditatis, ils sont fous ces Behmiens ! (1)

Après la lecture de plusieurs romans très noirs, je cherchai une lecture distrayante et joyeuse. Ayant déjà gouté « Et ne cherche pas à savoir », un Marc Behm diablement loufoque et jouissif, je me suis tourné vers « Tout un roman ! » du même auteur américain. Comme vous pouvez le voir, la couverture datant de 1997 aux éditions Rivages est d'un kitch absolument incroyable et donne un aperçu des voyages que vous allez réaliser dans le roman.

Démarrant tambour battant, Behm raconte l'enlèvement d'un bébé par des hommes armés dans une maternité d'Ajaccio. Malgré tout, s'échappant à bord d'un camion de pompier sirènes hurlantes, ce commando va finir sa course malencontreusement dans la Méditerranée, laissant miraculeusement flotter le bébé sur un débris au milieu de la mer. Quinze heures plus tard, voyant l'objet au loin, les marins d'un bateau de pécheur vont le sortir de l'eau. le patron va adopter cet enfant et le baptiser du nom de son bateau : Fécunditatis.

Bien des années plus tard, Fécunditatis va quitter sa famille, se marier avec Phoebe et divorcer aussitôt. A partir de ce moment, il va parcourir de très nombreux pays en échappant des dizaines, voire des centaines de fois à la mort. Quelle poisse !

Il faut dire tout de même que Fécunditatis est poursuivi durant son périple par la mafia italienne, les services secrets israéliens, l'IRA, une voleuse de parcmètres, Lily et ses divines donzelles dansantes (des prostituées de luxe aux jambes…), l'Aigle (une tueuse apparentée du Hezbollah palestinien), les CAPEB tirant des flèches empoisonnées(Les Criminels Associés Péruviens, Equatoriens et Boliviens), son oncle Rufus, son ex-femme Phoebe, Magee (pas le bleu de la série NCIS)…

Bref, j'en passe et des meilleurs. Je ne mentionne pas les noms des crocodiles, requins, gorilles, calamars géants, fourmis tueuses ou autres serpents qui veulent lui faire la peau également. Mais quel cirque !

Heureusement, il peut compter sur les irréductibles sud-américains Atalaya et son compère Pedro ainsi que sa demi-soeur Susy pour le défendre en toute circonstance. Un vrai boulot à plein temps !

Mais pourquoi courent-ils tous après lui ? Aurait-il hérité d'un secret qu'il ignore lui-même ? Je ne peux plus vous en dire plus à ce stade et vous conseille la lecture de ce roman pour connaitre le fin mot de l'histoire.

Décoiffant ! Et pour décoiffer, ça décoiffe ! « Tout un roman ! » est un déchainement de situations ubuesques et improbables survenant à ce pauvre Fécunditatis. Un véritable tourbillon qui vous entraine de continent en continent par bateau, hélicoptère ou avion suivant l'urgence de la situation !

Peut-être même trop de lieux, de personnages et d'animaux à la longue. Je n'ai jamais été autant balloté de ma vie que dans ce roman. A coté de ça, certaines situations sont jubilatoires comme la scène du mariage que je vous recommande expressément. Et puis, j'ai eu le privilège d'emprunter le même itinéraire que le héros ! Vous vous rendez compte, quelle fierté !

Oui, bon, ne vous emballez pas non plus, c'est juste le bus 68 que Fécunditatis a pris à Raspail menant à Denfert-Rochereau... Mais tout de même, suivre les pas d'un héros de marc Behm, c'est assez rare pour être souligné !

Pour conclure, j'ai trouvé que le style Behm est poussé à son paroxysme et qu'il pouvait lasser un peu au milieu du roman. Heureusement, la seconde partie emporte tout sur son passage et fait de nombreuses victimes pour mon plus grand bonheur. Je vous entends dire « Ouhhhh quel salaud ! ». En réponse, j'argumenterais ainsi :

Premièrement, tous ces personnages prennent beaucoup trop de risque à mon gout. Deuxièmement, ils n'ont pas souffert tant que ça…quoi que. Troisièmement, le nombre de personnages du récit diminue considérablement avec les morts pour le plus grand bien de mon cerveau qui ne tournait plus vraiment rond. Et enfin, question de principe, je ne peux pas tolèrer les jurons dans mes critiques !

Bref, ce livre reste un délire unique à lire une fois dans sa vie et renforce ma conviction que « Et ne cherche pas à savoir » est une vraie pépite du roman américain !

Ayant attrapé le virus Behmien, je suis de toute manière condamné à lire tous les ouvrages de cet auteur américain. Au prochain !


(1) En référence à Asterix : "Par Toutatis, ils sont fous ces romains !"
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