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Critique de ODP31


« J'aime mieux être homme à paradoxes qu'homme à préjugés »
Célèbre confession, non pas d'un homme de pub à la formule bien perchée mais de Rousseau, philosophe ou douanier, mais ce n'est pas de sa faute. Nota bene, je parle de feu Jean-Jacques, pas de glaçon Sandrine, qui elle n'aime que les hommes déconstruits et qui n'aime pas trop Frédéric Beigbeder, ni Jean-Jacques d'ailleurs.
La barbe a blanchi, les idées aussi selon ses détracteurs, et Fredo Calimero passe aux aveux mais il s'accorde quand même beaucoup de circonstances atténuantes et charge une époque qui le laisse en rade avec ses couilles qui pendouillent. Il a la culpabilité douillette.
Le personnage public m'agace et ne m'intéresse pas mais je partage souvent ses goûts littéraires irrévérencieux et à défaut de tomber en pamoison devant son style, j'aime son sens de la formule et la fluidité de ses pages. Et puis, je souscris pleinement à sa lutte contre une littérature aseptisée à la sauce woke et aux bons sentiments.
Il nous raconte son histoire (et se la raconte beaucoup) de has been de la reniflette, sa retraite à l'abbaye Sainte Marie de Lagrasse et son stage au 21 ème régiment d'infanterie de Marine. Il se cherche ainsi peut-être un Dieu pour se faire pardonner (l y a du boulot) et un moyen de soigner sa maladie du nombril : le narcissisme.
Le récit démarre par le taguage de sa maison à Guethary suite à des prises de position contre la pénalisation des clients des prostituées. La tolérance, il n'y a plus de maison pour cela. de la tolérance, il n'y en a plus beaucoup pour le provocateur qu'il est. On a quand même du mal à le plaindre quand on connait le prix du mètre carré à Guéthary et les tous petits soucis qui l'affligent mais son petit acte de résistance ironique contre les outrances du féminisme radical et son portrait-robot de présumé coupable pas très repentant visent juste.
Catho + Hetero + ChroniqueurauFigaro + Blanco + cincuento + critiquedannieErnaux= la tête à toto sur l'échafaud LGBTQQIA+ (un signe de plus et on en fait un code Wi-fi !)
Au final, ce n'est pas le roman de l'année, ni du mois, et peut-être même pas de la semaine, et il est surtout inutile de sortir les extincteurs. Ce n'est pas un brûlot misogyne mais la chronique d'un anachronique narcissique (parfois pathétique) qui se rend compte que la fête est finie et qui aimerait sauvegarder sa liberté de penser et d'écrire ce qui lui plait.
Il partage avec les Confessions de Saint Augustin sa rupture avec les Manichéens… en moins pieux, les idées plus friponnes qu'Hippone.
Un mâle pour un bien.
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