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Critique de RChris


C'est le Beigbeder de 1997, le fêtard des soirées de l'outrance, le publicitaire des saillies trouvant un slogan de parfum qui lui rapporte 50 000 francs : “Hypnose de Copperfield. Sinon, l'amour dure trois ans.” Et en plus qui recycle son titre !
Car si le narrateur est Marc Marronnier, on ne voit que le personnage de Beigbeder derrière le masque qu'il ne peut d'ailleurs pas conserver jusqu'au bout : “Marc Marronnier est mort. Je l'ai tué. A partir de maintenant il n 'y a plus que moi ici et moi je m'appelle Frédéric Beigbeder”, dit-il une page avant la fin.

L'auteur fait du tir au pigeon sur le mariage, sur l'amour et sur lui-même avec des scènes sans concessions, dont une tellement crue qu'elle devrait choquer tout un chacun et lui-même s'il devait la relire aujourd'hui, maintenant qu'il est devenu clean !

Bien sûr, j'entends dire que c'est nombriliste, plaintif à mourir… le livre est clivant, avec ceux qui l'ont lu à reculons et ceux qui raillent sa littérature.
Pour ma part, dans la catégorie “carnet de notes” d'un auteur, j'attribue 5* pour son humour : “C'est peu dire que nos retrouvailles furent agréables. Cet après-midi de plaisir pourrait servir de mètre-étalon à Sèvres au rayon “jouissance sexuelle entre deux êtres humains de sexes complémentaires””, pour ses aphorismes : “L'amour le plus fort est celui qui n'est pas partagé”, pour ses punchlines : “Les mecs c'est comme les poivrons, faut les faire mariner”, mais aussi pour ses jolis mots d'amour : “Tout est beau avec toi, même moi.”

Enfin, jouant du paradoxe d'un joyeux drille pessimiste, il conclut de manière optimiste en indiquant que son titre est mensonger : “Bien sûr que l'amour ne dure pas trois ans ; je suis heureux de m'être trompé.”

Je suis content de savoir qu'il me reste à voir le film tourné par l'auteur qui a donné le rôle principal à Gaspard Proust.
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