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Critique de Pasoa


Nous n'estimons pas assez l'action du hasard et la chance qu'il nous offre parfois de faire de belles rencontres… Comme celle que je viens de faire avec l'oeuvre de l'écrivain et poète algérien Rabah Belamri au travers de son recueil L'olivier boit son ombre.
Écrit en 1985 et 1986, dédié à sa mère et à sa soeur Fatma, le livre ouvre dès les premières pages sur une belle écriture, épurée, délivrant des images, des résonances, comme les flots venus d'un profond et lointain courant océanique, un courant né d'un même degré de poésie légère et sensuelle, mais qui contient toujours en creux une blessure, une douloureuse nostalgie, l'ombre d'un temps à jamais perdu.

"Le chant étale de l'océan
s'insinue dans le coeur
par une cicatrice oubliée

entre la roche et l'écume
tout l'espace est mesure de mémoire
basculé dans le bleu
où dansent des saisons revenues du large
chargées de dunes d'immortelles

l'oeil ébloui dans sa douleur
retient une ombre
un oiseau de mer au-dessus de l'abîme."

Dans des poèmes plus ou moins courts, en quelques lignes, c'est à peine un paysage, c'est à peine une présence, un souvenir, qui se déversent et irriguent toute l'écriture de Rabah Belamri, créant l'espace du poème et toute sa discrète et prégnante beauté, revenue d'un temps, celui de l'innocence.

"Ta voix
comme une autre berceuse brune
se pose sur ma paume
une aile presque bleue
presque rose
ta voix cueillie un soir
à la courbure du poème
rappelle au corps sa cicatrice."
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