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Critique de cilijoya


Emma Picard est veuve et mère de 4 garçons, lorsque, fin des années 1860, le gouvernement français lui propose 20 hectares de terre...en Algérie ! Pour nourrir sa petite famille, Emma accepte ce déracinement, elle accepte d'aller rejoindre la cohorte de colons qui ont migré de la France vers l'Algérie à cette période. Dès lors, commence pour elle le début d'une longue descente aux enfers.

Emma raconte son histoire. Elle nous la raconte, à nous, lecteurs, mais elle la raconte aussi à Léon, le plus jeune de ses fils. Si ce roman nous arrive sous forme écrite, je n'ai de cesse pourtant, d'entendre la voix d'Emma qui raconte son histoire. Mathieu Bélézi écrit comme elle parle. le récit qu'elle nous fait de sa vie en Algérie est entrecoupé d'apartés destinées à son fils. On y découvre l'arrivée de la famille en Algérie, la découverte des terres, les amitiés et amours qui se lient...et les fléaux qui s'abattent. La sécheresse, les sauterelles, la dysenterie, la mort, la famine, l'âpreté du climat, rien ne leur est épargné !

Il n'y a aucun point, aucune majuscule, et pourtant, il y a bien un phrasé. Des pauses, des respirations, jalonnent cette espèce de psalmodie, cette longue plainte d'une femme, d'une mère, épuisée après un long combat contre les élèments pour réussir à maintenir à flot sa famille, pour aider son dernier enfant à survivre, pour ne pas oublier cette histoire, pour que chacun puisse mesurer la complexité de la situation des colons. La rythmique imposé par le flot de parole m'a presque bercée et, en même temps, m'a empêchée de lâcher le livre. Je l'ai lu d'une traite, j'ai écouté la voix de cette femme presque dans un seul souffle.

C'est le premier roman de Mathieu Bélézi que je lis. Visiblement, il en a écrit d'autres sur l'Algérie, je vais courir les découvrir. Une belle rencontre avec cette Emma Picard, âpre, mais belle.
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