Celui qui aime projette dans l'autre sa propre image intérieure et s'attend à en voir le reflet. Dans l'amour vrai, on est deux, et il faut savoir préférer l'autre.
Un petit oiseau à queue rousse est entré dans
ma chambre, se heurtant, apeuré, à toutes les
vitres. Ma main chaude, ma joue penchée sur
son petit corps de plume, l'ont si bien calmé
qu'il ne songeait plus à partir ; puis, comme s'il
se souvenait tout à coup du ciel, il s'est envolé
avec des cris. J'avais eu le temps de refaire un
rêve enfantin.
p.35
Dans le silence et la solitude, on n'entend plus que l'essentiel.
Vivre ne suffit pas. Nous voulons avoir sans cesse une raison de vivre.
Les émotions enrichissent le silencieux, ceux qui extériorisent en cris et en gestes ne possèdent bientôt plus rien.
J'écoute le silence : fleuve plein de vie, de
mort, éternel. À ce moment du crépuscule, je
ne suis pas tout à fait sûre d'exister ; je flotte
entre deux vies et il me vient un attachement
mélancolique pour cet instant où je ne suis pas
moi-même… J'ai une admiration étonnée pour
les êtres positifs : ils me ramènent à la terre, car
je crois toujours possible de me dissoudre dans
un rayon de lune.
p.59
La douleur, c'est de l'amour qu'on a tué.
La solitude désole le cœur et contente l'esprit.
p.12
Beaucoup d'êtres seraient détruits si on leur montrait ce qu'ils sont; car il n'est pas sûr qu'ils puissent trouver un autre équilibre.
Ecrire donne un témoin, ou au moins un miroir...