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Critique de kllouche


Le climat actuel fait que l'on voit se multiplier les romans dont l'intrigue se déroule dans un monde post apocalyptique. L'Homme doit trouver sa place dans une nature qui le rejette entièrement et tenter de survivre. Mais sans raison de vivre, sans personne à qui se rattacher, sans personne à aimer au risque de souffrir quand on la perdra (ce qui est inéluctable), pourquoi continuer à marcher ?

Si nous ignorons quelle catastrophe (naturelle, nucléaire,… ?) a anéanti toute civilisation, l'auteur joue sur ce point pour accentuer le chaos qui règne autour des quelques survivants. La tension ne se relâche pas tout au long du roman, nous sommes pendus aux lèvres de Temple, attendant désespérément de découvrir ce qui est arrivé à l'oncle Jackson, au petit Malcolm, et quel sort lui réserve Moïse Todd.

Malgré toutes les similitudes avec La route de Cormac McCarthy, Les Faucheurs sont les Anges a su se démarquer par la psychologie de ses personnages. Entre Temple, la fillette sanguinaire, Maury, l'idiot intelligent, et Moïse Todd, à la morale tordue, ce roman d'anticipation nous offre une palette colorée de personnalités effrayantes. L'auteur a trouvé le bon équilibre - pas d'exagération, ce que je redoutais – pour retranscrire la dégradation humaine tant physique que morale. Tous les personnages se rejoignent dans une profonde désillusion. Ce n'est plus l'espoir qui l'est fait vivre, mais seulement leur instinct de survie.

Taillé sur mesure pour correspondre à l'intrigue, le style de l'auteur est à la fois cru et trivial. Voyez plutôt : « Elle lève la machette et l'abat avec force, deux coups rapides, comme elle a appris à le faire il y a longtemps : un pour ouvrir le crâne, le suivant pour fendre la cervelle » (p.30). Bonne appétit, bien sûr !
Rien n'arrête notre lecture une fois commencée, pas même quelques scènes violentes et/ou obscènes racontées de la même façon.

Seul détail qui m'empêche de mettre 10/10 à ce roman, la transposition des cannibales de la route en « zombies » (aussi nommés limace ou sacs à viande) dans les Faucheurs sont les Anges. La présence du surnaturel justifie cette publication chez Bragelonne, spécialisé dans la littérature de l'imaginaire, mais n'était nullement nécessaire. On comprend sans mal que ces créatures ne sont rien de plus que la figuration métaphorique de l'homme dans son état de dégradation le plus avancé. le monde post apocalyptique tel qu'il est décrit suffisait à justifier l'animalisation humaine.

Si vous ne vous êtes jamais aventurés dans La route ou Into the wild, ce roman d'anticipation pourrait bien être votre révélation. Alden Bell a su nous offrir un remake à la hauteur de ses prédécesseurs. Rare auront été les romans qui m'ont autant marquée…


< ! > Je ne conseille pas ce roman aux lecteurs de romans « légers ». Vous risquez au mieux de vous ennuyer, au pire de détester … C'est quand même un univers désabusé et sombre !
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