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Critique de ElizaLectures


Pascal Ertanger est né à la fin des années 1960, dans un pavillon de la banlieue parisienne. Marqué très jeune par l'avènement des premiers calculateurs puis ordinateurs, il s'enthousiasme à l'adolescence pour le Minitel. Génie de l'informatique de la première heure, il comprend rapidement les enjeux économiques de ce nouveau média et se construit une fortune en pianotant dans sa cave sur les différents forums de messagerie rose qu'il a créé. Les idées vont et viennent à toute vitesse, toujours portées par l'envie de casser le système établi, qui sera longtemps le monopole de France Telecom sur les télécommunications. Pascal grandit trop vite et croise le chemin d'Emilie, danseuse dans un peep-show. Il en tombe amoureux et tente de la faire sortir de son milieu. Puis internet vient remplacer le Minitel et Pascal se lance dans une nouvelle ruée vers l'or en inventant successivement les cd-roms de connexion, la box et les offres triple-play… Et après internet, qu'y a-t-il ?

L'histoire de Pascal Ertanger, volontairement calquée sur celle de Xavier Niel, fondateur de Free, n'est qu'un prétexte pour Aurélien Bellanger. Ce personnage est plus froid qu'un glaçon, n'inspire aucune sympathie et même sa relation avec Emilie sonne faux, ou plutôt garde la trace indélébile d'un béguin d'adolescent. Dans certains chapitres, il apparaît à peine. Une fois la déception de cette vacuité acceptée par le lecteur, que reste-t-il ? L'histoire des réseaux, des luttes entre France Telecom et les entrepreneurs, le récit de coups commerciaux et de déploiement d'infrastructures de plus en plus complexes, entrecoupés de longues explications ardues sur les règles de la thermodynamique d'abord, puis sur la théorie de l'information de Shannon. Passages que j'ai fini par passer tant je me sentais dépassée par des explications scientifiques parfois embrouillées (imitant selon l'auteur les notices Wikipedia). Tout ce qui se conçoit bien ne s'énonce-t-il pas clairement ? Je ne nierai pas qu'il ressort au final de ces longues digressions mathématiques, de ces vastes data center où clignotent les diodes des serveurs, une certaine poésie, comme si ces enchaînements de mots donnaient naissance à une autre langue, la langue des machines et des réseaux. Mais très vite, l'aridité du style vous ramène à la terre ferme et à l'ennui. Les cent dernières pages, dans lesquelles l'auteur nous conduit doucement vers la vision quasi mystique d'un monde désincarné, n'ont pas rattrapé ce sentiment profond de déception. Parce que j'attends autre chose d'un roman.
Lien : http://passionlectures.wordp..
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