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Critique de Lauquilit


Ce premier roman de l'acteur et réalisateur belge raconte une chasse à l'homme. Une riche veuve demande à son homme de confiance, Max, de lui trouver la proie idéale. Ce sera Skender, un ancien compagnon de la légion, devenu clochard. Celui-ci est marié, a deux fils avec lesquels il n'avait plus de contact et il voit dans les millions proposés en échange de ce safari humain une manière de se racheter auprès de la famille qu'il a délaissée.

Le roman est prenant, les chapitres sont courts et se dévorent. le choix d'un récit choral permet de donner des points de vue différents sur les événements. Cela évite l'ennui et nous permet de mieux connaître les protagonistes : Madame, la commanditaire de cette chasse inhumaine ; Max, son homme de main ; Skender mais aussi sa femme Manon et leur fils aîné Jordi. Chacun d'eux nous parle de ce qu'il ressent, de ce qu'il voudrait mais aussi de ses doutes sur l'avenir. Leurs « je » alternent tout au long d'un récit maîtrisé jusqu'au bout.

Le récit n'est pas centré sur l'action mais sur la psychologie des personnages et c'est ce qui m'a intéressée. Il permet une réflexion sur ce qui fait qu'un homme est un homme. Il y est question de vie et de mort bien sûr, d'argent mais aussi de culture et d'amour. Max se demande comment il a pu, sans vergogne, choisir son ancien compagnon d'armes comme proie : «  Comment ai-je pu être aveugle à ce point ? le mépriser comme s'il était moins que moi, moins humain ? Comme si nous n'étions pas semblables ? Quelle colère m'a aveuglé ? Quelle indifférence ? Que suis-je devenu ? Et pourquoi ? Comment ? Rien ne m'aura protégé. Aucun livre, aucune musique. La culture ne protège pas, de rien. (…) Un homme est un homme (…) il n'est, d'abord, que ce qu'il est, imparfait, incapable de comprendre les troubles qui le traversent, de résister à ses envies, à ses besoins. C'est ainsi, il n'en est pas moins homme. » (p.287)

C'est un roman évidemment perturbant par son sujet mais avec une écriture sobre et précise.
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