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Critique de mayim


mayim
14 février 2020
A Tripoli dans les années soixante, un jeune garçon au prénom adorable, Hadachinou, vient d'être circoncis. Devenu un homme, il va devoir quitter la compagnie des femmes avec laquelle il a grandi. Mais pour le moment, il nous raconte ce monde clos, clairement séparé de celui des hommes, auquel son âge lui a jusque-là permis d'avoir accès.

Tour à tour accueilli ou gênant, confident de joies et de malheurs, enfant choyé par les femmes, Hadachinou est une présence inoffensive et parfois invisible qui témoigne de la liberté que s'octroient ses Tripolitaines quand elles sont loin des hommes. Dans l'intimité, elles parlent librement et crûment de leurs nombreuses souffrances. Elles se révèlent joyeuses, rêveuses, fières, amoureuses. Là, dans ces moments de brève respiration dans l'oppression permanente, elles peuvent se moquer et défier les hommes qui leur rendent la vie si difficile. Hadachinou trouve du réconfort auprès d'elles et les questionnent sur le monde et l'amour. On espère que ce garçon doux, curieux et vif n'oubliera pas son enfance et deviendra un homme sensible, bien différent de ses aînés.

C'est un roman magnifique que nous offre Kamal Ben Hameda. J'ai vraiment l'impression d'avoir reçu un cadeau avec cette petite fenêtre qui m'a permis à moi aussi de glisser un oeil sur le quotidien de ses femmes attachantes et combattantes de chaque jour. J'ai découvert une autre image de la Libye et une ville où se mêlent les cultures et les religions. C'est un très beau texte à l'écriture à la fois simple et poétique. L'auteur rend merveilleusement l'ambiance de la ville et des intérieurs. Avec ses inoubliables portraits de femmes, c'est un véritable voyage que j'ai pu faire, plein de douceur, de liberté, de révolte et tous les sens en éveil.

Et pour parfaire le plaisir, le livre des éditions Elyzad est très agréable à lire.

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