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Critique de gabb


Malavita, c'est le chien.
Bouvier australien gris cendre, pour les amis des bêtes.

Oui mais la « Malavita », c'est aussi l'une des appellations de la mafia, en Italie. Quand on sait ça et qu'on rencontre le maître du dit canidé, Giovanni Manzoni (alias Fred Blake), quand on prend connaissance de son passif plutôt chargé au sein de la Cosa Nostra (version new-yorkaise), on comprend mieux le nom du toutou !
Autour du mafieux repenti, exilé et protégé par le FBI, toute une famille de frappadingues fraichement débarquée, incognito, dans un petit village normand.
Cholong-sur-Avre, pour ceux que ça intéresse et pour les téléspectateurs de Jean-Pierre Pernaut.

Par ordre d'apparition, voici Maggie, l'épouse aimante qui a opportunément troqué sa tenue de mafiosa pour celle plus respectable de dame patronnesse servant aux bonnes oeuvres de la commune. Tout le contraire de son ex-truand de mari, qui lui est un indécrotable bourrin (le bougre n'est pas un grand adepte du débat ni de l'échange d'idée, il "prônerait plutôt l'art de l'éloquence à coups de barre à mine", voyez-vous...)
Et voilà pour finir les deux ados de la famille : Belle la si bien prénommée et son petit frère Warren, qui déjà se rêve en parrain de la cour de récré. Lycée-collège Jules Vallès, pour les révolutionnaires d'extême gauche ou les obsédés de la carte scolaire.

Les présentations étant faites, je vous laisse imaginer le joyeux b*rdel provoqué par l'installation dans la paisible petite bourgade de cette famille pour le moins atypique, qui passe difficilement inaperçue dans le voisinage ! de quoi donner lieu, bien sûr, à un paquet de situations toujours plus rocambolesques, que Tonino Benacquista nous narre avec beaucoup d'humour et très peu de vraisemblance, façon "Mon voisin le tueur".

Moi qui raffole des histoires de mafia bien noires, qui place le Parrain de Copola au sommet de ma vidéothèque (juste devant les Affranchis de Scorsese !), je n'étais pas sûr d'apprécier cette farce un peu balourde, qui met en scène un Fred Blake complètement caricatural, plus proche d'un "Jeff Tuche made in USA" que du grand Michael Corleone (♥), et qui a d'ailleurs été adaptée assez médiocrement (parait-il) à l'écran.

Eh ben contre toute attente, j'ai passé un très bon moment de détente en compagnie des Manzoni : voilà une parfaite "famille Adams du crime organisé" auprès de laquelle on ne s'ennuie pas !
Les personnages sont aussi loufoques qu'attachants, les dialogues sont mordants et bourrés d'un humour aussi noir qu'un bon ristretto italien, et la soudaine lubie de Fred Blake, qui subitement s'improvise écrivain et se met en tête d'écrire ses mémoires, est évidemment propice à des gags plutôt réussis ... sous l'oeil toujours égal du flegmatique bouvier australien.

En bref, un bon polar burlesque sans prétention, distrayant à souhait en ces temps confinés.
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