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Critique de TerrainsVagues


Jeanne Benameur, L'exil n'a pas d'ombre (quel titre !!!), les éditions Bruno Doucey.
Un tiercé qui dans n'importe quel ordre rapporte forcément le jackpot dans mon imaginaire, dans mon anticipation de ressenti, dans mon besoin, mon envie. Je sais que c'est gagné d'avance.
Seul problème, je ne suis pas joueur. le tiercé c'est pas mon dada comme disait presque l'autre.
Alors sur ce coup là, je peux me dire que j'ai eu du bol parce que j'ai gagné car je me suis perdu.
J'ai perdu au temps que j'aurais misé gagner et gagné en fait un peu de temps perdu.
Eperdu, vous l'aurez compris, j'aurais aimé l'être. Malheureusement après cette lecture j'ai un terrible sentiment de frustration.

Une femme, chassée de son village pour cause d'être lettrée.
Une femme marchant seule dans le désert, l'exil.
L'homme qui la suit de loin, amoureux, protecteur. Une ombre, son ombre, un ange gardien, une conscience ?
Et puis les mots, ceux qui font le voyage, ceux qui détruisent les forteresses de l'obscurantisme, ceux qui ouvre vers tous les possibles. Ils sont là, triturés dans tous les sens.
« "On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour". Ou bien : "D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux". Ou bien : "Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir". Ou bien : "Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font" ».
Voilà parfois l'effet que m'a fait la poésie de Jeanne Benameur. Loin du même ridicule mais la même idée qui passe en boucle page après page, avec un rythme lancinant, hypnotique, pas encore soporifique mais à la frontière.

Autant j'aime la poésie de la prose de certains livres de Jeanne Benameur autant pour le premier recueil que je lis d'elle, j'ai eu du mal.
Si je suis frustré c'est parce que le sujet de l'exil m'est sensible et que ce bouquin m'a souvent invité à entrer avant de me claquer la porte au nez quelques phrases plus loin. La traversée du désert de cette femme m'a embarqué, la manière de me la faire partager m'a larguer trop souvent. Comme on dit parfois dans ces cas là, ce n'était probablement pas le bon moment pour moi, je n'étais pas réceptif à cette écriture, blablabla…
C'est certainement vrai car je sais que je reviendrai un jour vers la poésie de madame Benameur.
C'était juste un rendez vous manqué. Il y en aura d'autres
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