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Critique de Ziliz


Ziliz
01 novembre 2015
Photographe de guerre, Etienne a été arrêté lors d'un reportage et gardé en otage. Après sa libération, il part se reconstruire et réapprendre à vivre dans le village où il a grandi, chez sa vieille maman et auprès d'un ami d'enfance.

Guerre, barbarie humaine (combats, viols, tortures...), amour maternel, amitié, défense des femmes détruites, liberté, fuite, vertus thérapeutiques du toucher (les arbres, le bois, les cheveux et les mains de ceux qu'on aime)... Que de belles idées dans ce livre qui ne m'a pourtant jamais émue. J'y ai surtout vu les tics d'écriture de l'auteur ("évidence", "effroi"...), des poncifs, des clichés.

Par exemple ce genre de sentences, censées être à portée universelle, ça m'agace :

• « On se remet de la peur des combats, pas de l'avilissement. » (p. 77) -> Dites ça à un Poilu (ou autre ancien combattant, parce que les Poilus sont tous morts) qui a vu des obus déchiqueter des corps, des visages, qui se demandait quand allait venir son tour...

• « Sous tous les gestes de mère, il y a un soupir. Toujours. Et personne pour l'entendre. Pas même celle qui soupire. Les mères prennent tellement l'habitude de faire et faire encore qu'elles ne savent plus elles-mêmes le soupir suspendu dans leur coeur. » (p. 59) -> Est-ce moi qui ne comprends pas, ou bien ? Je vois aussi beaucoup de sourires et de bonheurs sous les gestes des mères, alors pourquoi ce "TOUS les gestes" et ce "toujours" tellement réducteurs ?

• « Un fils ne sait pas ce que cache le front d'une mère. Il la retrouve telle qu'elle lui est toujours apparue. Forte, paisible, rassurante. » (p. 86) -> C'est vrai que les hommes ne brillent pas toujours par leur sens de l'observation et leur sensibilité, certains peuvent adopter la politique de l'autruche quand ça les arrange, mais quand même, quand leur maman va mal, ils le perçoivent...

Pour faire court : ces 190 pages m'ont paru interminables, les idées et la prose lyrique de Jeanne Benameur m'embarquent parfois (Profanes, Les Insurrections singulières, Présent...), mais pas à tous les coups. Là j'ai trouvé l'ensemble précieux, artificiel, démago, simpliste...

- avis : 2.5/5
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