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Critique de CAMELIABLEU


Une dystopie pour adolescents bien construite, au dénouement particulièrement réussi, qui met en avant l'importance ders émotions.
Alors que la guerre perdurait, des soldats sans état d'âme ni famille ont été créés grâce à des traitements hormonaux et des manipulations génétiques. Surentraînés depuis le berceau dans un cadre militaire pour en faire des bêtes de combats, ils sont obéissants, implacables et ne perdent jamais de vue leur objectif. LX18 fait partie de la génération qui a seize ans. Avec ses coéquipiers il s'apprête à mener une opération périlleuse quand soudain, tout est annulé. La guerre est terminée et ils n'ont plus de raison d'être. Les autorités leur donnent une chance : ils vont être répartis dans des lycées où ils devront réussir à s'intégrer sous peine d'être "éliminés". LX18 se retrouve ainsi au lycée Mary Shelley, mais il n'arrive pas à comprendre les comportements des lycéens ni à adopter une attitude correspondant à leurs attentes. Non seulement ils ne leurs sont pas reconnaissants pour leurs sacrifices au cours de cette guerre, mais ils les rejettent et font preuve d'hostilité. À deux doigts d'échouer, LX se voit accorder une dernière chance. Il doit servir de partenaire à Philomène, une élève de sa classe, qui doit présenter une scène de Bérénice pour une audition. Mais comment interpréter un héros racinien quand on ne ressent aucun sentiment ?
En racontant l'histoire par le biais du cahier de suivi de LX, Kamel Benaouda nous permet de suivre son évolution, de percevoir l'éclosion de ses émotions, mais aussi de dresser un portrait ironique de notre société par le prisme du regard totalement dénué d'empathie qu'il porte au départ sur nous. Sa vision de Noël est à ce titre savoureuse : "C'est un temps durant lequel les civils se réunissent pour ingérer des rations qui risquent de les rendre malades, s'offrir des présents qu'ils n'apprécieront sans doute pas, et s'invectiver en famille en abordant des sujets sur lesquels ils ne sont pas d'accord". le décalage entre les comportements des lycéens et la manière dont les analyse LX confère de l'humour à un récit qui serait sinon sinistre. Puis, au fur et à mesure qu'Hélix s'humanise, le ton change et on frémit pour ce héros si singulier, dont l'évolution est aussi un hommage à la littérature, grâce à laquelle il appréhende peu à peu les sentiments.
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