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Critique de Zephirine


Ce court roman nous offre dix chapitres et dix histoires à la fois terriblement proches et différentes. Proches car elles parlent toutes de départ et d'exil dans un pays en guerre. Différentes parce que les personnages ont chacun leur propre vécu.
La guerre, si elle n'est pas nommée, est toute proche. La mort aussi. Et, avec cet ordre de tout quitter, est abordé le thème de l'abandon et de la perte. Que prendre avec soi, que laisser ? Comment faire entrer toute une vie dans un seul sac ? Ces hommes, ces femmes, doivent agir dans l'urgence, surveillés par les soldats et sans savoir où on va les conduire. Certains obéissent avec fatalisme, d'autres se rebellent.

« Un homme hurle dans la rue. Ce n'est pas un soldat. C'est une voix de douleur. Il dit qu'il ne le peut pas. Qu'il ne peut pas partir. »

Chaque chapitre s'ouvre sur une histoire avec des personnages différents. Ce sont chaque fois des fragments de vie, des concentrés d'humanité.
Il y a des images étonnantes dans cette ville sous la neige où tout prend des dimensions incroyables, où règne l'inquiétude et les questions. Dans chaque histoire, il y a ce point de basculement où le destin des personnages est tout autre.
Un couple âgé, Manon et sa fillette Jeanne, Marek, un jeune sourd muet, ou encore une famille nombreuse, tous sont émouvants dans leur détresse et leurs incertitudes. Il y a aussi cette vieille dame si touchante dans l'admiration de son bouquet de tulipes.

« Elle se retourne vers cette pièce qui l'a vue vivre depuis tant d'années. Vers le bouquet dans le vase de sa mère. Elle s'en approche, et d'un pincement délicat, elle décroche un pétale. »

A travers ces fragiles personnages, Avril Bénard nous raconte avec pudeur et tendresse une histoire universelle qui sait nous toucher.

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