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Critique de MisssLaure


Cette bande dessinée me laisse une impression mitigée sans être désagréable.

Thierry Murat fait le choix de faire figurer ses déplacements, quelques réflexions et échanges (téléphoniques, emails) avec Miguel Benasayag. Je me suis interrogée sur la pertinence de cette option au vu du sujet et de la construction du propos, car les échanges avec l'auteur n'apportent guère d'éclaircissement.

Or, des éclaircissements sur le fond m'auraient été bien utiles. Je n'ai pas lu le livre de Miguel Benasayag, mais cette « suite » m'a paru décousue et assez confuse, même si certains développements m'ont intéressée. On passe des trois niveaux de perceptions de Leibniz (perception, l'aperception, la conscience) au rapport du cerveau avec le temps. « Le propre du fonctionnement du cerveau est de ne jamais réagir en temps réel (…) le cerveau fonctionne à l'intérieur d'une temporalité biologique ». On évoquera Hegel, Marx, le bien vs le mal, le risque de la colonisation de l'homme par les machines, et une question clé : Est-ce que le développement digital va modifier l'essence anthropologique de l'homme ?

Le texte est rempli de termes tels que « construction cognitive », « post-modernité », « technoscience », « néolibéralisme », «  processus de déréalisation de la vie », « machinerie algorithmique », « hybridation coévolutive entre l'humain et l'artefact ». J'en ai souvent perdu le fil conducteur et l'idée principale. C'était parfois trop intellectuel et trop complexe pour moi.

Malgré tout, j'aime les idées philosophiques, et c'est ce qui m'a plu, passer d'une pensée à l'autre, même si je ne les ai pas toutes comprises. Par ailleurs, après avoir admis qu'il s'agissait d'un « essai format BD » avec du texte en bulles, et non d'un essai illustré, j'ai accepté le parti pris et la prise de risque des auteurs de sortir des sentiers battus, comme une sorte de challenge artistique. le carré blanc sur fond blanc de Malévitch avait décontenancé avant que l'on crie au génie.

Et comme on nous le rappelle, le Petit Prince était insatisfait des différents moutons dessinés par Saint-Exupéry. Ce qu'il a aimé, c'est la boite, il a ainsi pu imaginer à loisir le mouton qui lui convenait. le message m'a semblé conforme au choix stylistique et au contenu : laissons à notre cerveau la capacité d'imaginer au lieu de le diriger dans les moindres détails.


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