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Critique de Tarann


Passionnant, palpitant, immersif. La dernière page lue, quittant à regret ce roman, ce sont ces trois adjectifs qui me sont spontanément venus à l'esprit.

Une nouvelle fois édité chez Critic, Pyramides est le second roman de Romain Benassaya et le moins que je puisse dire, c'est que le talent n'attend point le nombre de romans !

Pyramides aurait pourtant pu donner lieu à une histoire relativement classique : en 2182, les humains ont saccagé la Terre, ou du moins subissent-ils les erreurs des précédentes générations (montée des eaux, pollution de l'air etc). La solution à ces problèmes ? Tenter de rendre habitables certaines planètes de notre système solaire et, cela sera le sujet du roman, programmer des missions de terraformation d'exoplanètes. Parmi celles-ci, Sinisyys a tout pour plaire : mille six cent colons sont alors choisis afin d'effectuer ce grand voyage qui, de par sa durée atteignant les 200 ans, nécessite la mise « animation suspendue » de tout ce beau monde.

Comme je le disais : plutôt classique, non ?

Cependant, lorsque qu'Eric Rives -personnage que l'on suivra en priorité tout au long du récit- est réveillé par le commandant du Stern III, on comprend rapidement que rien ne va se dérouler comme prévu. « Où nous trouvons-nous ? » est la première question qui va se poser. A l'extérieur du vaisseau, aucun signe de vie : pas de ciel visible, pas d'étoiles avec lesquelles se repérer, pas de végétation, une absence quasi irréelle du moindre relief et, surtout, pas le moindre signe d'activité humaine. A l'intérieur , la situation semble stable mais pas dénuée de problèmes  : les ordinateurs de bord et leurs précieuses données sont inaccessibles et l'ensemble des autres colons sur le point d'être à leur tour réveillés.

Commence alors Pyramides, soit la survie de femmes et d'hommes au sein d'un environnement aussi étrange qu'incompréhensible.

Le début du roman est selon moi la partie la plus faible du récit. Après une introduction qui ne peut qu'éveiller la curiosité, l'histoire devient moins intéressante : on apprend à mieux connaître connaître Eric, sa compagne, Johanna, les quelques membres du Conseil qui dirige la vie du Stern III ainsi que d'autres...passagers que je vous laisse le plaisir de découvrir. le début de l'organisation de la vie au sein du vaisseau est un passage obligé mais assez peu palpitant.

Fort heureusement, tout devient bien plus intéressant dès lors qu'émergent deux courants au sein de la communauté du Stern III avec d'un côté ceux voulant affecter en priorité les ressources à l'exploration de la mystérieuse zone et ceux qui, au contraire, considèrent ces dépenses comme inutiles, pour ne pas dire criminelles, et souhaitent développer des infrastructures afin que les colons s'installent durablement dans la zone en question.

Cette opposition va alimenter une grande partie du livre, l'auteur nous faisant vibrer à coup d'ultimatum, de complots, trahisons et relations brisées. En suivant Eric, on suit un homme tiraillé entre son envie de quitter cette zone morte, aussi bien pour sa famille que pour lui, et le désir parfois étouffant de Johanna de le voir abandonner son exploration. Un homme qui va souvent être acteur mais parfois témoin de l'évolution d'une communauté dont l'existence est conditionnée à l'inexplicable.

Je n'en dirai pas plus mais je dois souligner le fait que le roman est riche en rebondissements, l'auteur sachant bien se jouer de nos attentes. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de retenir mon souffle, les pages défilant à un rythme bien plus élevé que ma moyenne !

Le grand, très grand plaisir de lecture s'explique donc par ce suivi maîtrisé et fort en émotions des colons du Stern III, par une curiosité sans cesse renouvelée qui nous pousse à avaler ces chapitres courts et rythmés. On veut savoir pourquoi, comment, depuis combien de temps...

Voilà ce qu'est Pyramides : un récit humain. A taille, dimension humaine allais-je ajouter... Ça, je vous laisserai le soin d'en juger.
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