Jacques Blanchot est un homme marié, a un enfant (dont il ne serait pas le père biologique), et travaille dans une boutique qui vend des articles de beaux-arts.
Sauf que les premières pages annoncent de manière cruelle et absurde la chute de cet homme.
Sa femme le quitte, enfin elle lui demande de quitter le domicile conjugal pour une raison incongrue puisqu'elle affirme être allergique à sa personne (prouvé par la médecine en plus). Jacques accepte et part. En chemin, il s'arrête dans une animalerie et achète un
chien et tous les accessoires nécessaires (croquettes, laisse, couffin et des cours de dressage) , ce dernier meurt sous les roues d'un bus quelques centaines de mètres plus loin. Il décide de prendre un hôtel, avec pour seul bagage ses accessoires canins. Il a dépensé une somme considérable pour ce
chien déjà mort, et n'a plus d'argent. Un malheur n'arrivant jamais seul, Jacques perd son emploi.
Si la succession des premiers évènements révèle déjà un contenu "drôle et déjanté" ( cf. 4 ème de couverture), la suite n'est pas fantaisiste mais hallucinante.
Jacques se rend aux cours de dressage (sans
chien) et va devenir pour un cours le
chien du gérant de l'animalerie , au fur et à mesure que le roman avance, Jacques se confond de manière subtile avec l'animal et le devient pour devenir complètement transparent en tant qu'humain . Il mange des croquettes, dort à la manière d'un
chien, comprend les autres
chiens etc. … la gérant de l'animalerie l'adopte. Il faut noter que son apparence ne change pas mais que les autres le voient comme un
chien - un
chien spécial- certes mais un
chien.
Jacques vit une vie de
chien auprès d'un maître qui s'avère brutal, il s'enfuit etc. je ne livre pas la fin du roman.
Ce roman a une portée philosophique et morale et utilise des situations très absurdes pour arriver à ses fins.
Pourquoi avoir choisi le
chien plus que le chat ? Je pense que le choix de l'animal a une importance. le
chien a un caractère dévoué, il est fidèle, aime le jeu et la compagnie. Parfois le
chien apparaît comme un animal naïf, prêt à tout pour satisfaire son maître. Cette fidélité et cette naïveté sont incarnées par Jacques, lorsque son fils le dépouille littéralement financièrement pour l'achat d'un skateboard ou quand sa femme le jette à la porte. Jacques n'est pas un homme qui se rebelle, il subit. Parfois, au détour d'une phrase, on se surprend à le trouver stupide et vouloir le secouer. Ce n'est pas possible d'être aussi passif dans sa vie au point de devenir le petit toutou bien élevé de son maître.
Jacques symbolise le pouvoir des hommes sur les autres hommes, la figure du
chien était donc idéale, aurait-il été possible de le faire avec le chat, animal indépendant et perçu parfois comme intéressé ?
Et puis, ne dit-on pas une
chienne de vie ou vie de
chien pour qualifier une existence ennuyeuse et difficile ?
Ou au contraire, ne qualifie-t'on pas un homme dur et sévère de «
chien ».
Ici , le
chien est le gérant de l'animalerie et Jacques a une vraie vie de
chien dans tous les sens du terme.
Roman vraiment intéressant qui exploite les faiblesses des uns et le pouvoir absolu des autres, la solitude des uns, l'indifférence des autres. L'ambiance « déjantée » et absurde permet de faire de ce roman une matière à réflexion.
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