AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Ce tome fait suite à Battle of the atom qui contient "X-Men : battle of the atom" 1 & 2, "All new X-Men" 16 & 17, "X-Men" 5 & 6, "Uncanny X-Men" 12 & 13, et "Wolverine and the X-Men" 36 & 37. Il contient les épisodes 14 à 18, initialement parus en 2014, tous écrits par Brian Michael Bendis (en abrégé BMB), dessinés par Chris Bachalo et encrés par Tim Townsend (épisodes 14, 16 et 17), dessiné et encré par Kris Anka (épisode 15) et par Marco Rudy (épisode 18).

Épisode 14 - Parmi les nouveaux mutants récupérés par Cyclops, il en est un qui est à la traîne. Ce n'est pas qu'il soit râleur ou de mauvaise composition, c'est plutôt qu'il ne sert à rien (et non, il ne s'agit de l'inénarrable Fabio Medina et de ses sphères) : Benjamin Deeds (il ne dispose même pas d'un nom de code). Emma Frost se charge de l'emmener en mission pour découvrir la véritable étendue de son pouvoir, à Atlantic City.

Épisode 15 - Les filles veulent juste s'éclater : séance shopping pour Celeste, Irma et Phoebe Cuckoo, Eva Bell (Tempus) Emma Frost, Jean Grey (version all new), Illyana Rasputin (Magik) et Kitty Pryde. Pas de chance : un inhumain (Geldhoff) est activé par la brume terrigène (voir Infinity). Épisode 16 - Erik Lehnsherr (Magneto) a obtenu un renseignement d'Alison Blair (Dazzler) lui indiquant qu'il se passe des choses étranges à Madripoor (une île fictive du Pacifique Sud).

Épisode 17 Magik (Illyana Rasputin) dépose les nouveaux mutants sur le site de Tabula Rasa, puis les plante là. Morph (Benjamin Deeds), Goldballs Fabio Medina), Hijack (David Bond), Celeste, Irma, et Phoebe Cuckoo, Tempus (Eva Bell) et Triage (Christopher Muse) font de leur mieux pour passer ce test de survie. Épisode 18 - Scott Summers et Kitty Pryde ont une discussion houleuse dans la dimension des limbes d'Illyana Rasputin.

Pour bien comprendre les allées et venues des uns et des autres (surtout des all new X-Men), il faut savoir que ces événements se déroulent concomitamment à ceux racontés dans All-different (le tome 4 des All new X-Men).

Chaque épisode constitue une histoire presque complète en elle-même. le premier (numéro 14) se révèle être une gentille comédie qui permet de découvrir le caractère réservé de Benjamin Deeds. Bendis prend beaucoup de plaisir à titiller Deeds qui commence par se faire rabrouer par Cyclops parce qu'il est le dernier, puis qui laisse tomber sa serviette de bain devant Emma Frost (petite humiliation traitée de manière habile), puis en le mettant en situation délicate avec l'obligation de trouver comment utiliser ses pouvoirs. Les dessins de Bachalo permettent au scénario d'exprimer toute sa saveur, grâce à des personnages pleins de caractère (la tenue gothique chic d'Emma Frost), des expressions de visage nuancées avec une pointe d'exagération (toutes les émotions inattendues se lisent sur le visage de Deeds), un soin apporté aux décors (avec une peinture de Piet Mondrian dans un bureau de secrétaire), et une composition de page reposant sur une mise en scène rigoureuse. 5 étoiles pour un épisode léger et savoureux permettant de se familiariser avec l'un des jeunes mutants (il a même droit à un nom de code à la fin).

Deuxième épisode (numéro 15), Bendis change de registre et rend hommage à l'épisode 244 (mai 1989) écrit par Chris Claremont (récemment réédité dans Primer). BMB ne retrouve pas le ton de comédie légère de Claremont et réalise sans grande conviction la connexion obligatoire imposée par les responsables éditoriaux, avec la future série consacrée aux Inhumains. Résultat : pas de vraie connivence avec ces demoiselles en goguette et peu d'intérêt suscité par Geldhoff, ce nouvel inhumain. Kris Anka dessine à la manière de Stuart Immonen, sans en avoir le talent, ni pour ses délicats aplats de noir, ni pour ses gentils visages, encore moins pour les arrières plans. 2 étoiles.

Dans l'épisode 16, le lecteur retrouve donc avec plaisir les dessins toujours aussi personnels et sophistiqués de Bachalo, pour un divertissement visuel de haute volée. Par contre l'enquête de Lehnsherr peine à intéresser, Bendis recollant les morceaux de plusieurs intrigues secondaires laissées en jachère depuis plusieurs numéros (reproduisant ainsi l'un des travers les plus agaçants de Claremont : les intrigues secondaires étirées sur plusieurs années, sans espoir de résolution). Donc, pour le lecteur qui suit et qui s'y intéresse depuis le début, il découvre enfin ce que manigançait Raven Darkholme (Mystique). 3 étoiles pour les dessins vraiment personnels et originaux.

Quatrième épisode, et le centre d'intérêt est encore déplacé, cette fois-ci vers une leçon de travail d'équipe pour les jeunes mutants. À nouveau, Bachalo et Townsend effectuent un travail apportant un haut niveau de divertissement. Par contre Bendis donne l'impression de meubler en attendant on ne sait quoi. L'utilisation de Tabula Rasa (créée par Rick Remender dans The Dark Angel saga 2, puis reprise par Kieron Gillen dans Uncanny X-Men 2) est anecdotique et superficielle. Il y a trop de personnages pour qu'ils aient la place d'exister. La chute du récit est inintéressante du fait du manque d'implication du lecteur dans le personnage concerné. 2 étoiles.

Cinquième et dernier épisode, le centre d'intérêt se déplace encore : Bendis oeuvre à la difficile réhabilitation de Scott Summers vis-à-vis de ses anciens équipiers X-Men, c'est ici Kitty Pryde à laquelle il doit faire face. le fond de l'affaire se résume toujours à la même chose : Scott Summers est convaincu qu'il était sous l'emprise de la Force Phénix quand il a commis l'irréparable. Fin de la discussion. Kitty Pryde n'a qu'à mettre son mouchoir par là-dessus après avoir fait sa comédie. Bendis se révèle particulièrement mauvais dans ses dialogues, et incapable de convaincre le lecteur de la plausibilité de cette rencontre. Comme dans Spider-Man - Fight night, Marco Rudy fait une démonstration époustouflante de sa maîtrise de plusieurs techniques graphiques, et de son inventivité impressionnante pour imaginer des découpages de planche qui sortent de l'ordinaire. Toutefois toute cette technique ne sert qu'à épater le lecteur, sans ajouter de sens à la narration. Il s'agit d'une démonstration sophistiquée, mais gratuite, une forme pyrotechnique, sans rapport avec le fond du récit (sauf pour le cadre changeant des limbes). 1 étoile.

Le lecteur ressort de ce tome avec plusieurs convictions. Chris Bachalo et Tim Townsend constituent une équipe artistique intelligente, innovante, avec une pointe discrète d'humour. Bendis dispose de plusieurs idées pour nourrir son récit, pour justifier la prise de position de Scott Summers, mais la structure morcelée de son récit le dessert plus qu'elle ne le sert. Pour un épisode parfait (numéro 14), le reste navigue entre obligation éditoriale stérile (le nouvel inhumain), clôture d'intrigue secondaire déjà oubliée (Mystique), et face à face répétitif sur la culpabilité de Scott Summers qui se termine en impasse.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}