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Citations sur Le revenant (19)

Ah, le corps de la femme, aaah... Tout le problème, c'est de savoir à qui il appartient... Et il ne manque pas de prétendants. A commencer par les hommes de la famille: son papa... son grand frère, voire son petit frère... son mari... son fils... son fiancé...et toute la mêlée. Ensuite, sa mère, ses tantes, sa mémé, sa cousine éloignée au troisième degré et même les voisines... Son professeur ou son précepteur de Coran... son patron... les étrangers et les gens du quartier... les touristes donneurs de leçon... Et même des juges de la Cour européenne des droits de l'homme ...et aussi des fondations... la religion... le gouvernement... la presse... le porno... et même la mode. Le premier ministre... le président... les dirigeants de l'opposition... les oulémas ... l'Etat-Major général, ou bien les pontifes de l'industrie du textile ou des adorateurs de la mode... Sans oublier les bébés affamés qui ont les yeux rivés sur leurs seins!
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Pour se démarquer des "autres", toute communauté commencera tôt ou tard à développer des discours irrationnels sur l'appartenance, en cultivant l'altérité, l'exclusion et finalement le mépris d'autrui. Ses membres ressentirent le besoin de se différencier à travers des symboles, des uniformes et des rituels, et de proclamer leur supériorité sur les autres.
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Bien sûr, le nouveau pouvoir politique qui avait "pris possession" du pays à l'issue des élections de 2002 n'était pas ma tasse de thé. Le climat conservateur est bien contraire à mon mode de vie, opposé autant à mon raisonnement qu'à mes sentiments ... D'un autre côté,.. Qu'en est-il des anciens dirigeants? De ceux qui tenaient les rênes du pouvoir depuis toujours? Les porteurs d'étiquettes! Les bourreaux! Si notre "beaux pays" était resté entre leurs mains, cela n'aurait-il pas posé problèmes? Pour quelles raisons regretterions-nous le modèle et l'ordre juridique militaires établis par le coup d'Etat du 12 septembre 1980 (et d'ailleurs renforcés lors du coup d'Etat rempart de 1997)?
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Un mode de vie qui préfère ignorer la mort des autres n'est-il pas lui-même voué à la mort ?
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(...) l'Etat policier, ce monstre qu'ils avaient créé lors du précédent coup d'Etat, s'était retourné contre eux. Ils ont découvert la brutalité du système, sur lequel ils préféraient fermer les yeux lorsqu'il s'acharnait contre d'autres. Même ceux qui avaient durant des décennies foulé aux pieds tous les droits et toutes les lois, et qui s'apprêtaient à suspendre tout système judiciaire, criaient maintenant à l'injustice! En réalité, cela pouvait être considéré comme un développement positif: désormais, puisque même les anciens bourreaux étaient devenus victimes, toutes les couches de la société sans exception se plaignaient de la dictature, réclamaient l'avènement d'une démocratie réelle et d'un véritable Etat de droit, et défendaient farouchement les droits de l'homme: bref, tout le monde était devenu démocrate ... mais démocrate uniquement lorsqu'il s'agissait de ses propres droits.
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C’est étrange, après avoir quitté le nid familial pour travailler ou emménagé ailleurs pour leur mariage, la plupart des gens ne reconsidère plus jamais l’orientation de leur vie. Ils se laissent porter. Ils passent toute leur existence, ou presque, dans les limites d’un cadre figé sans jamais la remettre en question.
Il y a pourtant bien des gens qui pensent à redresser la barre et à changer de direction. Cette idée vient ronger chacun de nous, tôt ou tard. Mais au final l’inertie, les habitudes, les obligations ou bien tout simplement la lâcheté reprennent le dessus.
Pour le revenant, changer n’est pas un luxe. Changer, c’est sa destinée. À force de pérégrinations, il s’est changé lui-même ainsi que le monde connu qui l’entourait.
Pendant les mois que j’ai passés à Ankara, j’ai dû faire face à cette dure réalité : contrairement à ce que j’avais cru lorsque j’étais dans l’autre monde, j’ai compris que je n’avais jamais eu ma place dans mon passé non plus. Il fallait désormais que je prenne un nouveau cap.
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Être revenant, c’est l’art de tirer les leçons des coups que l’on a reçus. Une école qui nous purge du vice de l’orgueil.
Le revenant ne peut regarder les orgueilleux obnubilés par le pouvoir autrement qu’avec commisération. Leur existence est bien pathétique. Ils n’ont de cesse d’enfoncer les têtes de leurs subalternes, puis de se fondre en courbettes devant leurs supérieurs : coincés entre la frustration de ne pouvoir surpasser celui d’en haut, et la crainte d’être supplanté par celui d’en bas… Une vie de tourments, en mobilisation générale permanente pour une guerre sans fin, sans vainqueur… Tant de fatigue pour de telles indignités !
Le revenant ne perd pas son temps avec ce genre de pitreries. D’avoir lui-même brusquement perdu tout pouvoir, il a eu la révélation qu’il n’était qu’un minuscule point dans l’univers, de surcroît bien éphémère, et a perçu l’absurdité de la course à un pouvoir si volatil.
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Après le crépuscule / La lie alourdit l'âme / Vivre dans la soirée trouble / C'est être mort à moitié. 

Behçet Necatigil
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Même moi, qui dans ma jeunesse avait bravé l'obligation de porter la cravate au risque de me faire renvoyer de l'école, j'avais fini par me passer la corde au cou. Et je ne suis que trop conscient que le fait de retirer la « laisse de l'homme civilisé » aussitôt que je quitte ces réunions officielles où elle est de mise ne soit qu'une piètre consolation. A vrai dire, c'est le symbole de la plus grande défaite de ma vie ...
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Je préconise de questionner avec courage et sans concession chacun de nos pas, de nos comportements et pensées, toutes ces émotions dans lesquelles nous nous abandonnons sans la moindre velléité de résistance, en s'imaginant qu'elles sont légitimes.
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