Il est où le patron ?

Pourquoi cet album ?
Aujourd'hui, en période d'élections européennes, je me questionne sur la santé, le respect de l'environnement et l'impact de notre traitement de la nature, sur les fléaux actuels : maladies et troubles, climats, basse considération du monde agricole.
Alors, cette BD tombe à point nommé.

Maud BENEZIT est dessinatrice, elle est la voix d'agricultrices qui tentent d'exprimer leurs conditions actuelles de vie en tant que paysannes, femmes, personnes. le topo n'est pas idéal : femmes de… sous la dominance de l'homme patron… propos sexistes… considérations à minima… dévalorisations…

Bref, cet album est un recueil des situations les plus anodines mais aussi les plus banalisées, les plus troublantes dans un endroit (un pays, un continent) où les droits de la femme sont reconnus ! Nulle doute sur l'égalité femme-homme, n'est-ce pas ? … et si, le droit était inscrit mais que les mentalités restaient rétrogrades par manque de réflexion, par habitude, par paresse intellectuelle ?

Rions un peu… Acceptons ce tableau risible… Profitons du « malheur » de ces paysannes pour faire un peu d'humour…
Et puis, réfléchissons un instant, et luttons contre ces phrases toutes faites, ces préjugés, ces mots blessants que j'entends encore partout : au travail, à la télé, dans la rue, en famille !

J'ai beaucoup aimé la deuxième moitié de l'album. Alors que la première partie catalogue les reparties contre la femme, la seconde partie entre au coeur de la réflexion de ces agricultrices : comment font-elles face à ces considérations banalisées et peu flatteuses ? quelle posture vont-elles adopter pour contrer une certaine idée (bien rabaissée !!!) de la femme ? quelles protestations et quelles réparties intelligentes vont-elles construire ensemble ?

La BD apporte quelques réponses.
J'ai adoré ce cheminement. A travers des personnalités différentes, on dispose d'un panel d'expériences. La richesse est là : réfléchir, remettre en question, se concerter, s'entraider (bien sûr) se soutenir (forcément!)…

Voilà donc, une lecture riche, actuelle, intelligente que j'ai parcourue sans difficulté, avec légèreté (à priori) et qui laisse ses petites graines germer dans le coeur et l'esprit de ceux et celles qui se penchent un peu sur l'Autre, sur ce monde rural, sur la femme merveilleuse qui se lance dans des défis parfois (et forcément!) immenses.
Belle réussite !
Lien : https://alapagedeslivres.wor..

Ce livre est féministe, annoncé et assumé. Il est aussi une description du milieu paysan, essentiellement dans l'élevage, antispécistes s'abstenir.

Je ne connais pas assez le milieu paysan, et je suis un homme, alors je suis mal placé pour savoir la réalité de ce qui est dans ce livre. Mon expérience m'amène cependant à penser que ces situations sont malheureusement légion, et représentatives d'un état d'esprit où les stéréotypes sont difficiles à casser.

Et là, dans la lecture, même si je trouve quelques scènes où les réactions me semblent exagérées, le reste semble très fidèle à ce que peuvent rencontrer des paysannes, traité avec un humour oscillant entre le décapant, le jaune et le noir, le rendu global est très sympathique, les dessins accompagnent très bien le récit et sont équilibrés, suffisamment détaillés et pas trop. L'annexe racontant la construction du livre est un complément savoureux. C'est probablement un livre à mettre entre de bonnes mains pour passer un bon moment et s'ouvrir à la question posée par le livre : Comment les femmes vivent-elles l'idée absurde qu'elles auraient moins leur place dans la paysannerie ?

J'ai passé un bon moment a lire ce livre sur la réalité des femmes dans le milieu de l'agriculture...a la fois sur les qualités physiques et sur la possibilité de tout gérer. J'ai aimé aussi ce personnage qui n'était pas féministe et ouvre les yeux au fur et à mesure sur son quotidien.

Bien que vivant entre plein de structures agricoles et que je sois de l'avis des auteures, j'ai trouvé cette BD un peu longue et répétitive. Ça reste une BD agréable à lire et instructive. C'est une bonne idée de n'avoir "coloré" que les trois personnages principales. Et petit plus, cela m'a permis de redécouvrir Anne Sylvestre et ses fabulettes. Vous pouvez les éviter, c'est très drôle: notamment Pipistrelle et cacatoès.

La tranche se démarquait des autres et quand j'ai compris que le titre prenait le contrepied du texte, j'ai ouvert le livre. Au début rien de particulier : je ne suis pas particulièrement adepte des illustrations. Sur le discours, j'ai aimé découvrir la vie de femmes agricultrices. Au bout d'un moment j'ai eu l'impression que des situations sexistes leur arrivait H24. Heureusement que la fin est ce qu'elle est !

Une BD qui prouve, si besoin en est encore, qu'on peut conjuguer avec bonheur esprit militant, humour, dialectique, profondeur des propos, légèreté et finesse d'analyse. Bravo à ces “paysannes en polaire” qui nous éclairent avec malice sur les obstacles qui jalonnent leur parcours.

Très beau roman graphique reçu dans le cadre des Masses Critiques!
Un peu de femmes au pouvoir et cela fait du bien, d'autant plus que l'histoire se passe dans un cadre agricole où nous n'avons pas non plus l'habitude de voir des femmes.
Les dessins sont très beaux et matchent parfaitement avec l'esprit de l'histoire.

Trois jeunes agricultrices : Jo, Anouck et Coline.
Elles doivent affronter des remarques machistes, sexistes. Exercer un métier d'hommes quand on est une femme c'est pas facile tous les jours.

Si cette Bd nous montre le quotidien de ces paysannes, elle pourrait servir à d'autres corps de métiers où les femmes entendent aussi : il est où le patron. je pense aux commerçantes, aux femmes dans l'artisanat , à la restauration etc .Elargissons le sujet

« Il est où le patron » est un récit collectif imaginé par Maud Bénézit et alimenté par « les paysannes en polaire » (c'est écrit comme ça sur l'ouvrage). On y suit avec beaucoup de plaisir ces femmes à la ferme. Des femmes qui ont des convictions, de l'ambition, qui sont fortes tant mentalement que physiquement et qui, pourtant, ne sont toujours pas reconnues à leur juste valeur. Pourquoi ne pourraient-elles pas être les patronnes ? Pourquoi faut-il que ce soit toujours un homme qui porte cette casquette ? Pourquoi produire du miel serait considéré comme un simple hobby et pas un emploi à plein temps ?
Lien : https://commedansunlivre.fr/..

Éclairant sur le vécu des paysannes, le message est clair, ça révolte et ça fait du bien. Entre histoire personnelle et systémique, le problème du patriarcat dans les métiers paysans est mis en évidence. A mettre entre toutes les mains. L'utilisation des termes propres aux démarches administratives des paysannes nous fait nous rendre compte de la complexité et de l'injustice(tesse) du système.