![]() |
Anne Sylvestre
J'aime les gens qui doutent Mais voudraient qu'on leur foute La paix de temps en temps Et qu'on ne les malmène Jamais quand ils promènent Leurs automnes au printemps. |
![]() |
Anne Sylvestre
J'aime les gens qui doutent Mais voudraient qu'on leur foute La paix de temps en temps Et qu'on ne les malmène Jamais quand ils promènent Leurs automnes au printemps. |
![]() |
Anne Sylvestre
Écrire pour ne pas mourir Écrire, grimacer, sourire Écrire et ne pas me dédire Dire ce que je n'ai su faire Dire pour ne pas me défaire Écrire, habiller ma colère Écrire pour être égoïste Écrire ce qui me résiste Écrire et ne pas vivre triste Et me dissoudre dans les mots Qu'ils soient ma joie et mon repos Écrire et pas me foutre à l'eau |
![]() |
Anne Sylvestre
Les Gens qui doutent Anne Sylvestre J'aime les gens qui doutent Les gens qui trop écoutent Leur coeur se balancer J'aime les gens qui disent Et qui se contredisent Et sans se dénoncer J'aime les gens qui tremblent Que parfois ils ne semblent Capables de juger J'aime les gens qui passent Moitié dans leurs godasses Et moitié à côté J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime ceux qui paniquent Ceux qui sont pas logiques Enfin, pas comme il faut Ceux qui, avec leurs chaînes Pour pas que ça nous gêne Font un bruit de grelot Ceux qui n'auront pas honte De n'être au bout du compte Que des ratés du coeur Pour n'avoir pas su dire Délivrez-nous du pire Et gardez le meilleur J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui n'osent S'approprier les choses Encore… |
![]() |
Anne Sylvestre
Petit monsieur, petit costard Petite bedaine Petite sal'té dans le regard Petite fredaine Petite poussée dans les coins Sourire salace Petites ventouses au bout des mains Comme des limaces Petite crasse Il y peut rien si elles ont des seins Quoi, il est pas un assassin Il veut simplement apprécier Ç’que la nature met sous son nez Mais c’est pas grave C’est juste une femme C’est juste une femme à saloper Juste une femme à dévaluer J’pense pas qu’on doive S’en inquiéter C’est pas un drame C’est juste une femme Petit ami, petit patron Petite pointure Petit pouvoir, p’tit chefaillon Petite ordure Petit voisin, p’tit professeur Mains baladeuses Petit curé, petit docteur Paroles visqueuses Entremetteuses Il y peut rien si ça l’excite Qu’est-ce qu’elle a cette hypocrite ? Elle devrait se sentir flattée Qu’on s’intéresse à sa beauté Mais c’est pas grave C’est juste une femme C’est juste une femme à humilier Juste une femme à dilapider J’pense pas qu’on doive S’en offusquer C’est pas un drame C’est juste une femme Petit mari, petit soupçon P’tite incartade Petite plaisant’rie de salon P’tite rigolade Fermer les yeux, on n’a rien vu Petite souffrance Et trembler qu’une fois de plus Il recommence Inconvenance Quoi si on peut plus plaisanter On n’a plus qu’à s’la faire couper Non c’est vrai, il est pas un monstre Et c’est l’épouse qui prend la honte Mais c’est pas grave C’est juste une femme C’est juste une femme à bafouer Juste une femme à désespérer J’pense pas qu’on doive S’en séparer C’est pas un drame C’est juste une femme Mais dès qu’une femme Messieurs mesdames Est traitée comme un paillasson Et quelle que soit la façon Quelle que soit la femme Dites-vous qu’il y a mort d’âme C’est pas un drame Juste des femmes... ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=72egvR70EyM 'Juste une femme', Anne Sylvestre (in 'Juste une femme', 2013) - merci, L. ! + Lire la suite |
![]() |
Anne Sylvestre
C'était une maison douce, une maison de bon aloi Juste ce qu'il faut de mousse répartie aux bons endroits, Assez de murs pour connaître une chaleur bien à soi Et ce qu'il faut de fenêtres pour regarder sans effroi. Non, non, je n'invente pas, Mais je raconte tout droit. Elle ouvrait parfois sa porte à ceux qu'elle choisissait. La serrure n'est pas forte, maison, tu n'as pas de clé, Mais avec sa confiance jamais elle ne pensa Qu'on pût user de violence pour pénétrer sous son toit. Advint qu'un jour de malchance une bande s'approcha. On sonne à la porte, on lance des coups de pieds ça et là. A plusieurs, on s'encourage, on prétend qu'elle ouvrira, Et commence le saccage, la porte on l'enfoncera. Sauvagement ils pénètrent, dévastant tout devant eux. Ils obligent les fenêtres à s'ouvrir devant le feu. Avec leurs couteaux ils gravent des insultes sur les murs, Et s'en vont faisant les braves quand tout n'est plus que blessure. La maison, depuis ce crime, n'a plus d'âme ni de nom, Mais elle n'est pas victime, c'est de sa faute, dit-on. Il paraît qu'elle a fait preuve d'un peu de coquetterie Avec sa toiture neuve et son jardin bien fleuri. D'ailleurs, une maison sage ne reste pas isolée Celles qui sont au village se font toujours respecter. Quand on n'a pas de serrure, il faut avoir un gardien. C'est chercher les aventures que de fleurir son jardin. Si vous passez par la route et si vous avez du coeur, Vous en pleurerez sans doute, c'est l'image du malheur. Mais rien, pas même vos larmes, ne lui portera secours. Elle est loin de ses alarmes, elle est fermée pour toujours. Si j'ai raconté l'histoire de la maison violentée, C'est pas pour qu'on puisse croire qu'il suffit de s'indigner. Il faut que cela s'arrête, on doit pouvoir vivre en paix, Même en ouvrant sa fenêtre, même en n'ayant pas de clé. Non, non, je n'invente pas. Moi, je dis ce que je dois. ___ - Douce Maison, extrait de l’album « J’ai de bonnes nouvelles » (1978) https://www.youtube.com/watch?time_continue=178&v=uDwkl8_YyBE + Lire la suite |
![]() |
Anne Sylvestre
" J'aime les gens qui doutent Les gens qui trop écoutent Leur cœur se balancer J'aime les gens qui disent Et qui se contredisent Et sans se dénoncer J'aime les gens qui tremblent Que parfois ils nous semblent Capables de juger J'aime les gens qui passent Moitié dans leurs godasses Et moitié à côté J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime ceux qui paniquent Ceux qui sont pas logiques Enfin, pas "comme il faut" Ceux qui, avec leurs chaînes Pour pas que ça nous gêne Font un bruit de grelot Ceux qui n'auront pas honte De n'être au bout du compte Que des ratés du cœur Pour n'avoir pas su dire : "Délivrez-nous du pire Et gardez le meilleur" J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui n'osent S'approprier les choses Encore moins les gens Ceux qui veulent bien n'être Qu'une simple fenêtre Pour les yeux des enfants Ceux qui sans oriflamme Et daltoniens de l'âme Ignorent les couleurs Ceux qui sont assez poires Pour que jamais l'histoire Leur rende les honneurs J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui doutent Mais voudraient qu'on leur foute La paix de temps en temps Et qu'on ne les malmène Jamais quand ils promènent Leurs automnes au printemps Qu'on leur dise que l'âme Fait de plus belles flammes Que tous ces tristes culs Et qu'on les remercie Qu'on leur dise, on leur crie : "Merci d'avoir vécu Merci pour la tendresse Et tant pis pour vos fesses Qui ont fait ce qu'elles ont pu " + Lire la suite |
![]() |
Anne Sylvestre
Nous avons chacun notre puits où meurt un enfant tendre. Nous l’entendons pleurer la nuit sans jamais bien comprendre.
|
![]() |
Anne Sylvestre
Laissez les enfants grandir Ne renforcez pas les cages Ne craignez pas les orages Ni les torrents à franchir Laissez les enfants gagner Le droit d’étendre leurs ailes Dans la lumière nouvelle D’une vie à inventer |
![]() |
Coquelicot et autres mots que j'aime de Anne Sylvestre
Quand on est enfant, on ne traverse pas les livres à toute allure comme on le fait plus tard, mais on s'y installe, on les déguste, après les avoir dévorés une première fois. (p.75 LIVRE)
|
![]() |
Anne Sylvestre
Comme Higelin Chanter la vie, chanter les autres Chanter le triste et puis le gai Raconter tout ce qui est nôtre Je peux le faire, et je le fais Chanter l’espoir ou la déprime La guerre ou la fraternité À l’aise avec tout ce qui rime Je n’ai pas souvent hésité Je peux chanter même à l’envers Faire prendre l’été pour l’hiver [Refrain] Mais, comme Higelin, comme les copains Je me demanderai toujours comment faire les chansons d’amour Y’a un langage à inventer qui dise l’imprudence d’aimer J’ai beau creuser, j’ai beau chercher, je ne l’ai pas trouvé Y’a un langage à inventer Le cœur qui bat, le cœur qui cogne Et fait mine de s’arrêter Tous les mensonges sans vergogne Toutes les belles vérités Tout ce qu’on dit quand on se trouve Ce qu’on oublie quand on se perd Et les tempêtes qu’on éprouve Les arcs-en-ciel à cœur ouvert Je m’en approche quelquefois Les effleures du bout des doigts [Refrain] Mais, comme Higelin, comme les copains Je me demanderai toujours comment faire les chansons d’amour Y’a un langage à inventer qui dise l’imprudence d’aimer J’ai beau creuser, j’ai beau chercher, je ne l’ai pas trouvé Y’a un langage à inventer Et puis le cœur à marée basse Et puis le corps transi de froid Ouvert à tous les vents qui passent Je l’ai chanté plus d’une fois Mais quand je me voudrais tendresse Mais quand je me voudrais passion Les mots s’échappent et me laissent Ligotée dans ma déception Je peux chanter tout ce qu’on veut Laissez-moi juste y croire un peu [Refrain] Mais, comme Higelin, comme les copains Je me demanderai toujours comment faire les chansons d’amour Y’a un langage à inventer qui dise l’imprudence d’aimer J’ai beau creuser, j’ai beau chercher, je ne l’ai pas trouvé Y’a un langage à inventer Alors je marche à l’aveuglette Et dans mon désert, pas à pas Je désespère et je m’inquiète Et si on ne m’entendait pas Et si on pensait que j’ignore Les coups de cœur et de printemps Les dix-huit ans qui brûlent encore Et puis qui brûleront longtemps J’ai bien toujours comme autrefois Un cœur qui ne s’arrête pas [Refrain] Mais, comme Higelin, comme les copains Je me demanderai toujours comment faire les chansons d’amour Y’a un langage à inventer qui dise l’imprudence d’aimer J’ai beau creuser, j’ai beau chercher, je ne l’ai pas trouvé Y’a un langage à inventer J’aurais tant voulu t’écrire Une chanson d’amour. Anne Sylvestre a rejoint Higelin, le 1er décembre 2020, après avoir " inventé un langage " et lui avoir écrit " une chanson d'amour ". + Lire la suite |
Je suis dans le milieu du monde / J'ai quatre pieds dans un tonneau / Je ne suis point en terre, encore moins dans l'eau / Et cependant je suis dans l'onde / . Je dis fort souvent non, et ne dis jamais oui / Je suis en même temps dans la tête d'une anguille / Et dans la queue du serpent, jamais pourtant je ne frétille / Or devinez moi. / Je suis ........