AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de horline


Miss Shepherd est un sacré phénomène. Vieille dame acariâtre, irascible, espiègle, extravagante, animée par une dévotion religieuse étrange mêlant foi catholique et pragmatisme, elle ne laisse personne indifférent du côté de Camden Town. Il n'en fallait pas plus à Alan Bennett pour écrire une chronique sur cette femme qui, suite à une succession d'évènements hasardeux, s'est installée avec sa vieille camionnette face à son bureau, dans son jardin !

Un homme trop poli pour fermer les yeux sur la détresse humaine, une femme au tempérament affirmé, cela donne une cohabitation de presque vingt ans et un récit rempli d'anecdotes savoureuses, de situations irritantes, de gêne voilée, d'humanisme en pointillé et finalement d'amitié frémissante… car Miss Shepherd a beau être contrariante et grincheuse, elle n'en est pas moins attachante.

En apparence, c'est un récit sans grande ambition. Pourtant il parvient parfois à prendre le lecteur par le coeur et l'esprit en dressant non le portrait de la pauvreté comme annoncé, mais plutôt le parcours d'une marginale farfelue qui s'est exclue de la société, une femme qui s'est frayée un chemin entre les ordures et les sacs plastiques sans jamais se plaindre de sa condition.
Loin de la littérature engagée, du texte pamphlétaire, ou encore de l'empathie lointaine, l'auteur anglais propose simplement un récit sans artifice, des phrases nues pleines d'humilité pour rendre hommage à cette femme déconcertante.
Commenter  J’apprécie          270



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}