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3,12

sur 215 notes
J'avais bien apprécié La reine des lectrices, et ne voilà-t-il pas que je trouvai récemment La dame à la camionnette à peine visible, à peine dans l'étagère de l' Emmaüs... le livre est mince-mince, et le regard qui fouille les dos aurait vite fait de glisser dessus sans en voir le titre!
Donc, l'ai ramené le court volume d'Alan Bennett à la maison où il a bénéficier de son poids léger et de son statut de dernier arrivé au-dessus de la pile...
Veinard.
En fait, c'est plutôt "La dame aux camionnettes", puisque cette histoire d' Alan et la vieille dame dure quasiment une vingtaine d'années! ne pas se fier aux 109 pages du (mince) volume qui donnent une impression trompeuse de brièveté temporelle.
Non, non , non.
Le brave Alan va accueillir Miss Shepherd et ses véhicules successifs dans son jardin entre le portail et la porte d'entrée!
Aïe donc.
Vont s'ensuivre des scènes plutôt cocasses générée par cette cohabitation haute en couleurs (jaune, principalement), puisque c'est la couleur avec laquelle Mrs Shepherd repeint invariablement ses véhicules) et prononcée en odeurs immondes dégagées par l'intérieur des susdits véhicules.
Cette vieille dame assez bornée et abrupte dans sa misère, rappelle, par quelques côtés, notre Carmen Cru nationale. Son obstination à garnir le toit de son van de vieux tapis et de couvertures ("pour atténuer le bruit de la pluie"), force l'admiration et le sourire du lecteur!.. de même son désir de se présenter aux élections sous les couleurs du parti Fidelis (deux voix assurées!)
... Et avec cette femme, derrière cette mrs Shepherd, il y a une histoire "d'avant" qu'Alan Bennett aura le bon goût de nous conter à la fin.
Un assez agréable surprise, ce livre, qui se lit sans faim.
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Une vieille dame acariâtre et malpropre parasite le jardin d'Alan Bennett et ce, durant près de vingt années.
L'auteur raconte à coup de petites anecdotes parfois drôles, parfois tristes, parfois sarcastiques, mais toujours empreintes d'une grande humanité, cette cohabitation un peu forcée avec cette vieille femme sans abri et sa fameuse camionnette.

Mrs Shepherd, aux idées loufoques et pas toujours commode est également le témoin des divers changements de la société, que ce soit politiques, religieux, sociaux…
Ces petites chroniques m'ont semblées bien courtes et j'ai eu l'impression, tout comme Alan Bennett lui-même de n'avoir fait que survoler la personnalité de cette femme atypique.
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La dame à la camionnette est un singulier personnage, qui peut porter à rire par ses bévues son allure hautement extravagante. Elle fût l'hôte insupportable et attendrissante, drôle et cynique, à moitié foldingue, du narrateur, Alan Bennet. L'intolérance ambiante croissante pour tout ce qui dépasse conduit celui ci à accueillir la vieille dame dans son propre jardin …pendant une vingtaine d'année.
Cohabitation singulière, car la dame à la camionnette à une façon très personnelle de concevoir le ménage : elle vit dans une bauge innommable, et c'est à l'occasion de son décès qu'Alan Bennet pourra mesurer l'ampleur des dégâts, et recevoir un héritage dont tout le quartier profitera pendant un long moment : des mites.

Par petites anecdotes rythmées par les années, Alan Bennet dresse le portrait de la vieille dame, mais c'est aussi l'occasion de croquer la ville et son évolution sur une génération.

Certes le ton de l'ouvrage est léger, mais reste en demi-teinte : la rusée et têtue miss Sheperd fait aussi partie des exclus, même si elle considère son sort comme enviable par rapport à d'autres. Elle cache par ailleurs un secret, qui explique ce qui l'a conduite à la rue.

Est-ce l'histoire d'une amitié ? La connivence a des limites, qui peuvent être atteintes par le biais d'odeurs nauséabondes…

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Après avoir beaucoup aimé La Reine des lectrices, j'ai eu envie de relire Alan Bennett et puis comme je projetai d'aller voir The lady in the van au cinéma, c'était l'occasion idéale.

La construction du roman est assez déstabilisante, car il s'agit de souvenirs apposés les uns a la suite des autres. Je pense que j'aurai préféré un roman a proprement parlé mais cette Miss Shepherd est excellente.

Alan Bennett, nous révèle donc qu'il a acheté une maison dans un quartier résidentiel londonien. Puis est arrivé Miss Sheperd, une vieille dame qui vivait dans sa camionnette. Elle s'est d'abord garée dans la rue puis a atterri dans l'entrée de l'écrivain. D'abord provisoire, cette situation a duré en réalité 15 ans. Forcement c'est attendrissant, c'est touchant et on éprouve vraiment de la compassion pour cette pauvre dame forcée de vivre dans ces conditions. Mais d'un autre coté, elle a une repartie incroyable, qui fera énormément rire le lecteur.

Je suis donc allée au cinéma, hier soir, voir cette adaptation sur grand écran. Si je vous dis que Maggie Smith est excellente, je ne vous apprends rien et de mon coté, je l'adore donc je ne peux pas être objective.

On rit beaucoup aux répliques de Miss Sheperd :
"I only asked for one coat, and green is not my colour..."
"Don't sweetheart me, I'm dying... possibly"
"I've had guidance from the virgin Mary, she spoke to me yesterday outside the post office."

Bref, je suis conquise par le roman comme par le film.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Un récit plutôt sympathique qui raconte la rencontre d'une vieille dame SDF avec une célébrité du monde littéraire et de la radio. Une amitié improbable se lie, qui va conduire, l'homme a héberger cette marginale pendant près de vingt ans dans son jardin. le ton est caustique, l'humour bien britannique. le livre se lit aisément et agréablement du début jusqu'à la fin et les situations cocasses font souvent sourire.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Miss Shepherd est un sacré phénomène. Vieille dame acariâtre, irascible, espiègle, extravagante, animée par une dévotion religieuse étrange mêlant foi catholique et pragmatisme, elle ne laisse personne indifférent du côté de Camden Town. Il n'en fallait pas plus à Alan Bennett pour écrire une chronique sur cette femme qui, suite à une succession d'évènements hasardeux, s'est installée avec sa vieille camionnette face à son bureau, dans son jardin !

Un homme trop poli pour fermer les yeux sur la détresse humaine, une femme au tempérament affirmé, cela donne une cohabitation de presque vingt ans et un récit rempli d'anecdotes savoureuses, de situations irritantes, de gêne voilée, d'humanisme en pointillé et finalement d'amitié frémissante… car Miss Shepherd a beau être contrariante et grincheuse, elle n'en est pas moins attachante.

En apparence, c'est un récit sans grande ambition. Pourtant il parvient parfois à prendre le lecteur par le coeur et l'esprit en dressant non le portrait de la pauvreté comme annoncé, mais plutôt le parcours d'une marginale farfelue qui s'est exclue de la société, une femme qui s'est frayée un chemin entre les ordures et les sacs plastiques sans jamais se plaindre de sa condition.
Loin de la littérature engagée, du texte pamphlétaire, ou encore de l'empathie lointaine, l'auteur anglais propose simplement un récit sans artifice, des phrases nues pleines d'humilité pour rendre hommage à cette femme déconcertante.
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Miss Shepherd est vieille, de mauvaise foi, sans-gêne, parfois méchante. Son accoutrement évoque celui d'un épouvantail déguisé en Reine d'Angleterre, et son hygiène est plus que douteuse.
Carmen Cru ? Presque : il suffit de remplacer le vieux biclou par une camionnette pourrie.
Cette mémé excentrique a vécu dans son véhicule stationné près de chez Alan Bennett, à Londres, dans les années 70 et 80. L'auteur a tissé des liens avec elle au point de l'héberger sur sa propriété. Il évoque ici leur cohabitation, les limites qu'il a fixées à leur proximité, les fantaisies de la vieille femme, ses rapports houleux avec les autres, son entêtement.
Le portrait ne manque pas de piquant, de tendresse, d'humour, mais la dame ne paraît guère attachante, tantôt pathétique, tantôt franchement pénible et peau de vache. Ceci explique peut-être mon ennui au cours de cette lecture que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises.
J'ai suspecté l'auteur d'être à court d'idées et d'avoir râclé les fonds de tiroirs de ses notes pour écrire ce minuscule bouquin à des fins 'alimentaires'.
La postface m'a réconciliée avec sa démarche, peut-être plus sincère et plus intéressante que je ne l'avais supposé. Je continue quand même à penser que l'ouvrage aurait gagné à être plus court et/ou plus dense, moins dilué.

Encore une quatrième de couverture agaçante. Sans spoil, mais trompeuse. Elle annonce "un tableau très juste du Londres des années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie progressiste et de ses exclus".
Tableau de Londres et de ses bourgeois ? de très loin, en lisant entre les lignes, alors.
Par ailleurs, ce cas de marginalisation ne me semble pas généralisable au problème de l'exclusion en milieu urbain. Ce n'est pas la pauvreté qui est à l'origine du mode de vie de cette femme, mais avant tout sa personnalité fantasque et perturbée.

••• Avis : 2,5/5
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« ...la situation de Miss Shepherd et de sa camionnette durant toutes ces années -devant mon bureau, mais légèrement sur le côté- correspond à celle de la plupart des choses sur lesquelles j'écris : toujours un peu décalées, jamais tout à fait face à moi. »

Alan Bennett a pris des notes pendant des années sur une vieille dame qui vivait dans une camionnette stationnée devant chez lui, puis dans son jardin et qui, petit à petit, était entrée dans sa vie, jusqu'à ce qu'elle décède. Et même encore après puisqu'il pense à elle avec ce livre. J'aime beaucoup cet auteur qui sous un humour fin, fait preuve d'une grande sensibilité. C'est un tout petit livre de moins d'une centaine de pages qui en dit long sur nous et notre société. Nous qui regardons la misère -de loin-, nous qui nous bouchons le nez et fermons les yeux en enjambant une écuelle à côté d'un clochard sur un trottoir ou le quai d'un métro, nous qui nous bouchons les oreilles pour ne pas écouter ces fadaises que peuvent dire certains, un peu ‘timbrés'. Est-ce qu'on les respecte plus en faisant cela, est-ce pour préserver leur liberté, leur choix de vie que nous passons notre chemin ? Parce qu'on ne peut pas faire plus, c'est déjà difficile pour soi ? Alan Bennett est un sacré bonhomme car Miss Shepherd était cabocharde et pleine de défauts, sans parler de sa crasse, conscient de tout cela il a toujours eu le coeur sur la main et la force pour pousser cette camionnette aux roues magiques.
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"Qui est Miss Shepherd ? Qui est cette vieille femme excentrique, S.D.F, forte en gueule qui a stationné sa camionnette devant la résidence londonienne d'Alan Bennett écrivain, homme de radio internationalement connu .

Le romancier acceptera de pousser la camionnette valétudinaire dans son jardin, créant ainsi une cohabitation qui durera de 1969 à 1989.Couple improbable, le Bobo et la marginale ,même pas aimable, Alan Bennett nous raconte à travers ces 20 années de vie presque commune les bouleversements de la société britannique par petites touches. Humour, émotion, distance, ce bref récit navigue intelligemment entre légèreté et gravité.

De la pauvreté grandissante à l'incompréhension d'une société qui ne veut pas voir ses exclus, la métaphore est cruelle. Bien que tiré d'une histoire réelle le récit semble tout droit sorti du théâtre de Beckett, impossible de ne pas penser à « Fin de partie » ou d'Ionesco l'histoire devenant presque « Miss Shepherd ou comment s'en débarrasser » .Lorsque dans un éclair de patriotisme complétement surréaliste, elle décide de se présenter aux élections législatives, devant l'étonnement de Bennett elle aura ces mots formidables : « "je sais bien ce dont le pays a besoin .Cela tient en un seul mot : justice ».

Selon toute vraisemblance (expression favorite de la vieille Dame) vingt-cinq ans plus tard, on en est encore là".
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La dame à la camionnette est un récit très court où Alan Bennett évoque, dans son journal, les petites chroniques relatant une cohabitation originale imposée par une vieille dame qui s'est installée dans sa rue puis dans son jardin avec son vieux combi. le ton du récit est léger dans un premier temps, Miss S déploie les nombreuses facettes de sa personnalité tantôt loufoque, pas toujours facile, voire acariâtre bien souvent, sans parler de la vue et les mauvaises odeurs émanant de sa camionnette, et pendant plus d'une dizaine d'années, Alan Bennett restera stoïque comme peut l'être tout britannique qui respecte l'adage "no complain, no explain". Bien évidemment le récit léger va basculer à la mort de la dame à la camionnette, permettant d'en savoir un peu plus sur le passé de la vieille dame.
J'ai aimé ce récit, son style léger puis plus émouvant, sans plus, cela reste un peu superficiel.
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