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Critique de Martin903931


Frédéric de Hohenstaufen, allias Frédéric II. Nom qui ne m'évoquait absolument rien jusqu'à ce qu'un ami passionné me recommande cette biographie.

En refermant ce livre, deux pensées me viennent spontanément. La première rejoint la thèse du merveilleux Nos ancêtres les Gaullois de François Reynaert sur le caractère hautement subjectif de l'Histoire, telle qu'elle nous parvient. Sinon comment imaginer qu'une personnalité aussi exceptionnelle que Frédéric II ait pu à ce point être oubliée ? Sa vie semble un éclair de lumière et d'humanisme dans une période généralement associée aux ténèbres. Diplomate, amoureux des arts et de la science, fin connaisseur de l'Islam, il semble n'avoir que peu à envier à l'homme d'Etat moderne. Mais oublié, en dehors de cercles érudits, son nom l'est certainement pour la majorité de nos contemporains : sans généraliser, je pense qu'un rapide sondage auprès de mes amis français et allemands le confirmerait, la Sicile offrant potentiellement une exception.

La deuxième pensée réside dans la facilité avec laquelle j'ai dévoré cette biographie. Cela s'explique par la vie de Frédéric II : enfant abandonné de tous, n'ayant que sa lignée pour lui, il devient empereur du Saint-Empire pratiquement sans combattre. Excommunié deux fois, sa relation avec la papauté est un thriller passionnant, révélateur du pouvoir temporel de l'église au cours de la période. Sa connaissance de l'Islam, sa gestion pacifique de la 6e croisade et son ouverture aux sciences vont à contre-courant de tout ce qu'un lecteur béotien pouvait imaginer d'une telle période.

Mais cette facilité de lecture s'explique également par un trait littéraire surprenant et rafraichissant : Jacques Benoist-Méchin nous offre un récit très proche des évènements, n'hésitant pas nous partager sa représentations très concrètes des scènes, de l'effet de la lumière sur un vêtement au sourire narquois de Frédéric, de la colère qui peut l'envahir aux sentiments d'affection qu'il génère. Probablement peu fiable sur le plan historique, cet effort place le lecteur au plus proche de Frédéric de Hohenstaufen.

Le résultat est un récit passionnant et très bien écrit, largement à peine de réconcilier n'importe quel lecteur avec le Moyen-Age et avec le difficile travail de biographe historique.

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