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Critique de nicolaslaruaz


Un essai à quatre mains (dont une prestigieuse paire pontificale, et une cardinale) sur le sens de la vocation sacerdotale dans le catholicisme. Comment en suis je venu à lire cela ? Mystère (de la foi ? Hum)...

La thèse principale : le sacerdoce est une charge telle qu'elle nécessite en particulier le célibat. En tout cas, il y a du bon et du plus décevant, chez l'un et l'autre des coauteurs.

Le grand atout de Benoit XVI, le premier d'entre eux, c'est le retour aux sources bibliques du sens de la vocation sacerdotale (qui donne d'ailleurs des arguments assez convaincants en faveur d'un certain conservatisme quant au statut du curé). le plus décevant, c'est ce côté replié sur soi-même qui a toujours constitué la principale faiblesse intellectuelle des religions. On indique que le célibat des prêtres serait sur le plan théorique contraire aux textes, mais jamais on ne s'intéresse à analyser, pas même en un paragraphe, les autres religions, les autres confessions chrétiennes ou même les époques primitives du christianisme où le célibat n'était pas la norme. Sans céder au relativisme (la grande obsession de l'Eglise en général et de Benoit XVI en particulier), ne pas s'intéresser aux opinions contraires nuit fortement à la légitimité de l'argumentation d'une Eglise qui fuit la dialectique : car pourquoi écarter ce que l'on ne réfute même pas ?

Finalement, c'est le texte du cardinal Sarah qui est plus intéressant, car beaucoup plus ancré dans la réalité, plus tranchant dans ses affirmations parfois, certes, très discutables. L'argument de l'Eglise-épouse n'est pas si mauvais : c'est parce que la mission du prêtre est grande qu'elle ne peut se partager avec une autre dans la vie d'un homme. Si Dieu existe (c'est évidemment la pétition de principe des Chrétiens), alors la tâche de dédier sa vie à Lui est la plus grande, la plus belle, la plus importante de toutes. La partager avec un autre objectif de vie (au hasard : le couple, le mariage) serait profondément dévaloriser cet objectif de vie.
On pourra reprocher à l'argument de manquer de pragmatisme, car en effet on attirerait plus de monde, et peut-être des meilleurs “talents”, ainsi que des prêtres plus proches de leurs ouailles en renonçant à ce si contraignant célibat. Mais l'Eglise s'est toujours moquée du pragmatisme, et vu les présupposés qu'elle accepte, elle a ‘raison' : céder, lâcher un peu sur le confort de la vie éphémère et temporelle n'est pas à la hauteur de la tâche qui incombe aux hommes de Dieu : mener ses contemporains vers la foi et le salut...

Les arguments sur l'ordination des femmes sont par contre assez faibles, pour ne pas dire absents. On se contente de dire que les femmes ont toute leur place dans l'Eglise, et qu'elles participent activement à sa vie

Des choses intéressantes dans ce petit livre, mais à ne mettre qu'entre des mains de prêtres et de chrétien pratiquants ou du moins de personnes s'intéressant de près au catholicisme.
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