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Citations sur Ma reddition : Une confession érotique (16)

Si vous laissez un homme vous enculer – et seul l’amant vraiment délicat devrait avoir ce privilège -, vous apprendrez à avoir confiance non seulement en lui mais en vous-même, absolument sans contrôle. Et au-delà du contrôle il y a Dieu.
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Les définitions varient : à Rhode Island, par exemple, où la loi a été abrogée en 1998, la sodomie était un crime, un « crime contre nature, abominable et odieux », valant à son auteur de sept à vint ans de prison – à moins bien sûr, qu’il ne soit marié. Dans ce cas, ce n’était absolument pas grave. Dire qu’il fallait se marier pour devenir légalement « abominable et odieux » ! Je salue ce genre de logique légale.
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Côte à côte, quel ennui ! Un jour, j’ai essayé cette position pendant quelques minutes ; ce fut franchement déroutant. L’égalité nie le progrès, empêche l’action. Quand l’un est dessus et l’autre dessous, on peut monter au septième ciel et redescendre, alors que sur le côté, nul ne peut s’entendre sur qui va payer, qui sera baisé et qui en fera les frais.
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La vérité se cache au fond du cul. Un vit dans un cul fonctionne comme la flèche sur un test de détecteur de mensonges. Le cul ne sait pas mentir, il en est incapable : il a mal, physiquement mal, si on ment. La chatte, au contraire, peut mentir à la simple entrée en scène d’un chibre, elle ne s’en prive jamais. Les chattes sont faites pour tromper les hommes, avec leur tendre rosée accueillante et leurs propriétaires enragées.

Par le cul, la pénétration est plus profonde, plus intime ; elle suit le fil du rasoir. La voie qui traverse mes entrailles pour me conduire tout droit à Dieu est libre, elle a été dégagée.

" …une incursion chez le Démon puis retour au Seigneur… " Norman Mailer

Ceci est l’arrière-fond d’une histoire d’amour. Une histoire de second trou, pour être tout à fait exacte. L’amour depuis l’intérieur de mon derrière. Colette affirme qu’on ne peut écrire sur l’amour tant qu’on est sous son troublant empire, comme si seul l’amour perdu avait des résonances. Ce grand amour m’a donné une vue sur cour, décrite avec l’œil de mon derrière. Voici un livre où le recto est bref, et le verso est tout. Mon cerveau a été ébranlé avec mes entrailles.

Avoir un vit dans son cul donne vraiment son centre à une femme. De passive, la réceptivité devient active. Il ne reste plus qu’à agir. Son vit transperce mon yang – mon désir de savoir, de contrôler, de comprendre et d’analyser – et fait remonter à la surface mon yin – mon ouverture, ma vulnérabilité. Je ne peux pas y arriver toute seule, par volonté. Je dois être forcée. En me baisant, il me renvoie à ma féminité. Quand on est une femme libérée, c’est le seul moyen d’y revenir et de garder sa dignité. A quatre pattes, le cul dressé, je n’ai d’autre choix que de succomber et de m’affoler. Voilà comment je puis avoir une expérience que mon intellect ne me permettrait jamais. Voilà simplement comment ma libération s’est manifestée. Mais, pour n’importe quelle femme rationnelle, l’émancipation par la porte basse ne devrait jamais être un choix. Cela peut seulement arriver comme un cadeau. Une surprise. Une grosse surprise.

Cette histoire raconte comment je suis venue à connaître – et parfois à comprendre – des termes se rapportant à la quête spirituelle. Sur leur sens et sur leur pouvoir, la sodomie m’en appris davantage que n’importe quel autre enregistrement.

Le sexe anal est pour moi un événement littéraire. Les mots se sont d’abord mis à couler pendant même qu’il était enfoui au fond de mon cul. Son stylographe sur mon papier. Son marqueur sur mon buvard. Sa fusée sur ma lune. C’est amusant où l’on trouve l’inspiration.

L’enculade est le grand acte anti-romantique – à moins que, bien sûr, comme moi, votre idée de la romance ne commence à genoux, la tête enfouie dans un oreiller. La poésie, les fleurs, et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’enculerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre conscience s’éveille.

L’humiliation est le plus grand de mes démons mais, quand mon œil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que je me suis trouvée, que j’ai trouvée ma voix, mon esprit, mon courage… Et mes bêlements de vieille bique ! Ces pages sont la vérité sur la beauté de la soumission. Le pouvoir de la soumission. Pour moi, voyez-vous, j’ai découvert par hasard la grande farce cosmique, l’ironie suprême de Dieu.
Entrez par la sortie. Le Paradis vous y attend.
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"La volupté, ai-je appris en me faisant sodomiser, est l’expérience de l’éternité dans l’instant présent. La sodomie est l’ultime acte sexuel de confiance. Je veux dire qu’on peut vraiment avoir mal – si l’on résiste. Mais si l’on surmonte cette peur, en la traversant, littéralement, ah la joie qui nous attend de l’autre côté des conventions. La paix qui vient après la douleur. La clé, c’est de dépasser la douleur. Une fois absorbée, celle-ci est neutralisée et permet une métamorphose.
Le plaisir seul est simple indulgence passagère, une distraction subtile, une anesthésie sur le chemin de quelque chose de plus élevé, de plus profond, plus intime. L’éternité se trouve au-delà, bien au-delà du plaisir. Et de la douleur. Le pourtour de mon cul est l’horizon de l’événement sexuel, la frontière de cet au-delà auquel il n’y a pas d’échappatoire. Pas pour moi, en tout cas.
Je suis athée, par atavisme. J’ai fini par connaître Dieu par l’expérience, en me faisant foutre en cul – encore, encore, et encore. J’apprends lentement, mais je suis une hédoniste, une goulue. Je suis sérieuse. Très sérieuse. Et j’ai été encore plus surprise que vous par cet éveil étrangement brutal à une extase mystique.
Voilà la grosse surprise de Dieu, Son humour subtil et Sa puissante présence, manifestée dans mon cul – on ne peut nier que c’est une sacrée manière d’attirer l’attention d’une sceptique !"
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"Sa verge, mon cul qui se desserre. Divin. À mesure qu’elle me pénètre, je relâche, millimètre après millimètre, la tension, la pression, le resserrement, l’étreinte. Je suis accro à l’endurance physique extrême, au marathon de la décharge d’énergie. Je détends mes muscles, mes tendons, ma chair, mes cellules, ma vie, je lâche ma rage, mon ego, mes habitudes, mes censeurs, mes parents. En même temps je l’attire, sa verge, je l’aspire et l’avale en moi. S’ouvrir et gober, une seule et même chose."
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C’est une forme de ravissement que d’avoir une adoration aussi inconditionnelle pour toute la surface du corps, la peau, d’un autre être humain.
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"J’étais obsédée par mon masseur. Je m’efforçais de combler le temps entre les séances, me demandant si je vivais pour le voir, ou si je le voyais pour continuer à vivre. Avec lui, j’ai appris que c’est quand je suis sexuellement liée que je suis la plus vivante, la plus observatrice et la plus intelligente. Et pour la première fois j’ai senti l’intense beauté qui consiste à disposer d’une heure et d’un lieu pour un amant, quand les délices sexuelles sont le but mutuel, la seule motivation consciente. On ne sait jamais comment un dîner en ville peut finir, après tout. Très souvent la conversation s’égare et anticipe la possibilité de relations sexuelles ultérieures. Moi, j’aime savoir quand je vais m’ébattre – c’est trop important pour que je m’en remette au hasard."
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"Au bout de dix ans, j’ai quitté mon mari. Il ne me voyait plus, il n’a même jamais su que j’avais un trou du cul. J’avais arrêté la danse quelques années plus tôt en raison d’une blessure à la hanche, apparue pour la première fois six mois après mon mariage. C’est d’un drôle, les cruels signaux de la vie ! Un ami soutient que les hanches représentent le point d’ancrage de la confiance qu’on a dans son corps. Des boniments ? Peut-être. De toute façon, l’articulation de ma hanche droite et ma confiance étaient toutes deux brisées.
Je suis devenue insupportable à moi-même comme à mon mari. Une sorcière vaticinante, une nymphomane célibataire avec une valise bourrée de rancunes et de dessous assortis. J’ai inventorié cinquante-deux des premières et suis partie avec les derniers. Liberté. Peur."
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"La seule fois où j’ai eu des relations sexuelles qui n’étaient pas définies par la monogamie, c’était avec un machiniste que j’avais rencontré dans un bar. De longs cheveux blonds, un langage bourru, des tatouages. Un soir, je prenais un verre avec des amis, quand il s’est retourné vers moi pour me chuchoter : « Je veux que tu t’assoies sur mon visage."
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