Qu'un homme torse nu, paré de dents de jaguar et de plumes de hibou, orne les pages du New Yorker n'est certes pas ordinaire, mais nous ne vivons pas une époque ordinaire. A l'époque où j'écrivais ce livre, Moi, un chef indien huaorani dont le nom signifie "rêve", a fait le voyage jusqu'à Washington pour défendre son Amazonie natale contre les forages pétroliers. Durant les auditions, il rugissait comme un jaguar, montrant à une salle pleine de journalistes blasés d'où l'on tirait la vraie force et la pleine signification d'une expression telle que : "terre natale".
" [...] Les Etats-Unis affichent un surplus de céréales chaque année, depuis les années 1930, et 80% de nos céréales ne nourrissent pas des hommes mais du bétail " (nous donnons du grain à nos vaches pour "les finir", c'est-à-dire pour marbrer leur viande de cette graisse qui bouche les artères de ceux qui les mangent.).
Si l'âge de la Terre était une année calendaire et que nous étions à un instant de la Saint-Sylvestre, nous serions apparus quinze petites minutes avant minuit, et les soixante dernières secondes auraient suffi pour voir défiler la totalité de notre histoire. Heureusement pour nous, nos compagnons - le formidable réseau de plantes, d'animaux et de microbes avec qui nous partageons notre planète - ont, de leur côté, patiemment perfectionné leur technique depuis mars, et pour la première bactérie, depuis 3,8 milliards d'années.
Le plastique dérivé de produits pétro-chimiques [...] restera pour ainsi dire éternellement dans une décharge. Cette "sur-ingénierie" est notre plus grand péché ; nous ne sommes peut-être pas éternels, mais nous faisons vraiment tout pour que nos déchets le soient.