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Critique de Chestakova


Un livre incisif qui réussit à donner forme à l'enfance meurtrie dans la guerre, à travers le regard et les mots de Fabien. Il a six ans lorsqu'il doit tout quitter, l'école, son maître, le chien du voisin, la poésie qu'il aime réciter, jusqu'à son prénom. A Raqqah, au pays des rêves de ses parents, Farid entre dans une nouvelle vie, dont il n'a pas les codes, il les découvre en avançant, il tâtonne, il s'interroge, L'ancienne vie s'accroche, elle a du mal à s'effacer, Farid joue au foot, raconte des histoires, écrit des poèmes, le passé résiste. L'écriture de Rachid Benzine avance au rythme des écroulements qui emportent petit à petit en quatre ans, l'enfance de Farid, il réussit à faire vibrer le décalage que mesure l'enfant, jour après jour, entre ce qu'il est profondément et ce qu'il vit. Les mots de l'auteur sont tout entiers dans cette distance, à hauteur de regard, dans une vérité de l'instant. Quatre-vingt pages d'une force remarquable pour dire l'urgence à faire sortir ces enfants de leurs camps, plutôt que de les y laisser expier les crimes de leurs parents.
Un livre d'une sincérité bouleversante, qui donne envie de se lever pour faire avancer la raison et le droit.
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