RESUMÉ
Passé l'introduction, le livre s'ouvre sur un ajout de dernière minute avant le départ en impression intitulé « 5G et Covid-19 » et daté du 13 avril 2020.
Nicolas Bérard nous apprend que profitant de l'état d'urgence sanitaire, l'une des première mesure prise par le gouvernement, donc sans vote du parlement, a consisté à faire sauter les derniers contrôles entourant l'implantation des antennes relais. le décor est planté dès les premières pages préparant psychologiquement le lecteur aux nombreuses révélations et scandales démocratiques à venir.
Dans une première partie (environ 1/3 du livre), l'auteur explique comment, preuves à l'appui, les lobbies industriels et surtout celui des ondes et de l'électricité se sont infiltrés dans toutes les sphères de décision des politiques publiques. Ce-dernier plonge lecteur au coeur des arcanes d'un pouvoir corrompu où politiques et industriels ne sont que les deux faces de la même pièce passant de décisionnaire à influenceur, et vice-versa sans aucune vergogne.
Les deux-tiers restant de l'ouvrage, plus facile à appréhender, se focalisent sur la technologie 5G et ses impacts négatifs tant sur les enjeux sanitaires, sécuritaires qu'environnementaux
LES POINTS FORTS DE L'OUVRAGE
Un style percutant et incisif
"
5G mon amour" est livre d'enquêtes de type "caméra au poing". le parti prit n'est pas de vanter les effets bénéfiques de la 5G déjà connus par le grand publique, mais au contraire de mettre en lumière les nombreuses zones d'ombres entourant cette nouvelle technologie. Pari réussi avec brillot et talent.
Nicolas Bérard nous emmène sur les sentiers perdus d'un monde sans foi ni lois où les grands lobbies de l'énergie et des ondes se confondent avec les décisionnaires politiques et où aucun contre-pouvoir n'existe. Un monde d'argent, de corruption et de pouvoir allant à l'encontre des intérêts de la population quitte à sacrifier les libertés publiques et la santé des citoyens sur l'autel du profit et du pouvoir. le style d'écriture est percutant, incisif et engagé. L'auteur s'adresse au lecteur à la seconde personne du singulier, renforçant l'aspect immersif de l'ouvrage.
Des propos étayés et très bien documentés
«
5G mon amour », n'est pas un livre démagogique que l'on pourrait qualifier de « complotiste », mot valise servant contenir toute pensée critique opposée au système médiatico-polique en place. En effet, les propos et arguments de l'auteur reposent sur un travail de sourçage ne laissant aucun doute quant à un éventuel parti prit subjectif.
Nicolas Bérard, offre un véritable travail d'enquête, au sens noble du terme, et toutes les informations sont facilement accessibles et vérifiables. La fin de l'ouvrage propose également un grand nombre de références sitographies ou encore bibliographiques pour aller plus loin dans la réflexion. On y retrouve également un référencement des principales associations pour avoir un engagement militant ainsi qu'un lexique des acronymes afin de faciliter la compréhension.
Les limites de l'ouvrage
Une première partie trop technique
La première partie du livre racontant les conflits d'intérêts et la collusion entre les politiques et les lobbys bien qu'intéressante sur le fond reste relativement compliquer à appréhender dans sa globalité pour des personnes non-initiées.
L'auteur choisis d'être concis et précis (avec de nombreuses entités aux acronymes complexes) là où cela ne semblait pas forcément nécessaire sur autant de pages puisque que les mécanismes sont déjà bien connus par tout citoyen lucide et ce, dans de nombreux domaines.
Un simple exemple sur quelques pages aurait suffi à démontrer que l'argent et le pouvoir corrompent et que beaucoup de décisions prises dans nos sociétés le sont pour des raisons d'enrichissement d'une minorité toujours plus restreinte.
Finalement, ce que l'auteur s'acharne à dénoncer sur une centaine de pages n'est autre que les fondements du capitalisme sauvage dans lequel nous évoluons.
Il aurait certainement été plus judicieux de réserver ce travail sur la deuxième partie de l'ouvrage et notamment sur les aspects liés aux enjeux sécuritaires de la 5G et du contrôle sur la population finalement assez peu développée.
Un monde noir, sans espoir
Les fans du film Matrix se souviennent certainement du passage où "Morpheus" révèle l'existence du monde réel, donc hors de la Matrice, à "Néo" en lui expliquant que la matrice n'est qu'illusion pour son esprit. On y voit alors un monde désolation et de chaos où les machines maintiennent l'espèce humaine en esclavage et se nourrissent de son énergie. Suite à cela le réflexe de "Néo" est de nier les propos de "Morpheus" et de fuir la nouvelle réalité offerte par ce dernier.
Cette métaphore reflète bien le ressenti exprimé par le livre.
Nicolas Bérard, tel "Morpheus", offre au lecteur la pilule rouge de la vérité. le constat est cruel et le réveille peut-être d'autant plus brutal pour un lecteur non-initié. "
5G mon amour" est un livre sombre sans véritable lueur d'espoir où l'auteur lui-même semble avoir abdiqué face à la monstruosité de ce projet. A titre d'exemple, on y apprend à la fin du livre qu'
Elon Musk, célèbre milliardaire américain, à la tête de l'entreprise de voiture "Tesla" et via sa société "SpaceX" a pour projet d'envoyer dans les vingt prochaines années plus de 40 000 satellites en basse orbite afin de couvrir chaque mètre carré de la planète en réseau 5G.
RECOMMANDATION : à lire absolument
On ne peut pas, à proprement parler de «
5G mon amour » comme d'un chef-d'oeuvre, car le sujet et le format ne s'y prêtent pas et l'esthétisme littéraire n'est pas recherché par l'auteur.
5G mon amour est avant tout un livre pour les citoyens fait par un citoyen engagé, lucide et sincère sur les enjeux liés à cette nouvelle technologie qui va révolutionner nos modes de communication et nous faire entrer dans nouveau paradigme de société.
Face à l'omerta généralisée, «
5G mon amour » doit être absolument lu pour comprendre et appréhender les enjeux du monde numérique de demain. Faire un choix éclairé sur un enjeu civilisationnel aussi majeur que celui-ci nécessite d'avoir accès à une information objective et documentée y compris sur l'ensemble des implications négatives que celle-ci impliquera. C'est ce que propose cet ouvrage avec force et détermination.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA REFEXION
À l'heure de la pandémie de Covid-19, cet ouvrage résonne d'autant plus fort et semble corroborer les propos de l'auteur. Face à la crise sanitaire, la réponse d'une partie des pays du monde est de confiner la population au mépris des libertés individuelles les plus élémentaires. En France, à l'heure de l'écriture de cette critique, un troisième « confinement » vient d'être adopté et l'ensemble du pays tourne au ralenti.
Les restrictions mises en place dans le cadre d'un état d'urgence sanitaire et sans aucune consultation démocratique visent, pour une grande partie d'entre elles, à limiter les interactions physiques entre les individus. Cette situation semble inexorablement accélérer la mise en place du monde numérique de demain et un nombre croissant d'activités qui hier encore réunissaient les citoyens semblent désormais devoir se faire par écrans interposés.
La question que l'on est en droit de se poser est donc de savoir à qui profite réellement cette pandémie ? Les décisions prises par les pouvoir publics vont-elles réellement dans l'intérêt de la santé des citoyens où sont-elles motivées par des raisons plus sournoises afin de créer un monde de plus en plus numérique et sous contrôle ? Il est grand temps que chaque citoyen se positionne