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Critique de lechristophe


Désirant lire quelque chose d'intelligent sur les pirates, je m'étais procuré cet ouvrage il y a une petite dizaine d'années car je m'étais arrêté sur la première partie de son titre « Pirates, flibustiers & corsaires ». Depuis lors, il dormait dans mon immmmense pile à lire d'où je l'ai extrait.

L'auteur, Alain Berbouche, débute par un très bref historique de la piraterie depuis les Vikings jusqu'à celle qui nous fait tous rêver, la flibuste des Caraïbes. Sauf que c'est très court puisque c'est sur 55 pages !

On attaque ensuite le gros morceau, illustré par le sous-titre de l'ouvrage « Le droit et les réalités de la guerre de Course ». Pas un gros morceau en terme de pages, à peu près 55 aussi, mais en terme de temps de lecture. Parce que là il faut s'accrocher ! Alain Berbouche nous décortique tous les aspects juridiques de la course : la différence entre le pirate et le corsaire (qui est un pirate fonctionnaire en somme puisqu'il pirate pour l'Etat), les types de bateaux, le rôle des armateurs, les différents membres d'équipage et leurs primes respectives, le devenir des prises… Tout est cadré juridiquement et l'auteur nous cite tous les articles de loi qui ont été promulgués en France depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'au Premier Empire

Heureusement, arrive ensuite le meilleur pour moi : la biographie de René Duguay-Troüin, corsaire et amiral malouin. Comme l'auteur, résidant à Saint-Malo, semble en être un fervent admirateur, bien que trop bref (trentaine de pages), le passage se lit comme un véritable récit d'aventures.

Pour illustrer le déclin et l'inefficacité de la guerre de Course française à partir de la fin du XVIIIe siècle, Alain Berbouche s'attaque ensuite succinctement à la biographie de l'autre corsaire malouin, Robert Surcouf, qui est nettement plusieurs crans en-dessous que Duguay-Troüin dans son estime !

Enfin, après la constatation de la résurgence de la piraterie en ce début de XXIe siècle en plusieurs points du globe, l'auteur, dans un épilogue, fait état du peu d'intérêt de la France pour ses anciens navires (Sardou l'a chanté dans les années 80…) en prenant l'exemple du vaisseau de guerre Duguay-Troüin. Celui-ci, capturé après la bataille de Trafalgar par les Anglais, puis rebaptisé HMS Implacable, fut utilisé jusqu'en 1855. Ils l'employèrent ensuite comme navire-école jusque dans les années 20. Il vieillit ensuite à quai jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle l'Angleterre voulut nous le rendre. Mais la France fit tellement la sourde oreille et traîna tellement des pieds qu'en décembre 1949 l'Angleterre le coula au large de Portsmouth !

Avant de terminer ma critique, je voudrais dire un mot sur le gros gros point noir de l'ouvrage : le style de son auteur. D'après la quatrième de couverture, Alain Berbouche est historien et a fait partie de l'Education Nationale puisqu'il fut prof, principal, proviseur et maître de conférences. Mais, nom de dieu, que sa prose est illisible. J'ose espérer qu'il n'a pas (dé)formé des milliers d'élèves et d'étudiants en leur donnant des conseils de rédaction !
Je vais citer une de ses phrases pour exemple, attention risque de lecture en apnée : « L'engagement durait jusqu'à la fuite ou la reddition de l'assailli ; où que le drame s'achève en tragédie : le feu sur un bâtiment en bois rempli de matériaux inflammables, surmonté d'un gréement aux agrès goudronnés tournait vite en fournaise et faisait inévitablement exploser la poudrière du bord ; n'offrant d'autres choix pour la majorité de l'équipage que de brûler plus ou moins vif ou de périr noyée, car la plupart des marins du temps ne savait pas nager : à quoi bon d'ailleurs pensait-on sinon allonger son agonie au large ! »
Ouf ! La phrase est tellement longue (huit lignes dans le livre) que mon traitement de textes la souligne en vert et me demande de la réécrire ! Tout le livre est à l'avenant avec des phrases interminables, découpées par des successions de points-virgules et de doubles points, et contenant quantité d'informations et de digressions qu'il aurait été plus judicieux d'exposer dans des phrases courtes. Enfin, ce n'est que mon humble avis. En plus, je viens de m'apercevoir qu'il y a une erreur de grammaire puisque le deuxième « ou » n'a pas à être accentué !
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