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Critique de SourireDelivre


Toute l'histoire part d'une carte postale reçue en 2003. Au verso l'opéra Garnier et au recto seulement 4 prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques.
Bien des années plus tard, Anne Berest a besoin d'en savoir plus. Qui est l'auteur de cette carte et pour quelles raisons l'a-t-il envoyé ?
Lélia, la mère de l'autrice, l'avait soigneusement rangée pour ne plus y penser. Face à la quête d'identité de sa fille, elle va devoir se replonger dans ses souvenirs et conter l'histoire de sa famille. Les Rabinovitch. Parti de la Russie pour aller vivre en Lettonie puis en Palestine, c'est finalement en France qu'ils établiront leur dernière demeure. Ils ne reviendront jamais des camps de la mort.

Je pense que l'autrice a fait le choix d'alterner passages émotifs et successions de faits descriptifs mêlant enquête familiale et histoire pour laisser son lecteur respirer. Je n'ai donc pas été submergée d'émotions comme je le redoutais mais j'ai beaucoup appris tout au long du récit. Par exemple sur les festivités juives et le réseau Gloria SMH.

J'ai mis du temps à lire ce roman car j'ai regardé sur internet, quand je les ai trouvées, chaque biographie des personnes croisées entre ces pages. Jeannine Picabia, René Char, Gabriële Picabia, Jacques Legrand. Les résistants, ceux qui ont mis leur vie en danger pour les autres. Ils ont tous aujourd'hui une place ancrée dans mon esprit.

Dans un tel roman, je passe mon temps à me demander : Comment de telles horreurs sont-elles possibles ? Comment ces gens-là ont réussi à développer une haine si profonde de l'autre ?
Alors je m'arrête. Je referme le livre. Je réfléchis encore. Je pense à l'actualité. A la Russie et à l'Ukraine. A l'extrême droite aux portes du pouvoir en France.
Je pense à ceux qui ont entendu et qui entendent encore "on n'aime pas les juifs".

Je comprends le besoin d'identité d'Anne Berest. Qu'est-ce qu'être juif, ou ne pas l'être, dans une vie aujourd'hui d'apparence laïque ? Ce long chemin laborieux lui a permis de renouer avec ses ancêtres.
« Je me reconnais enfin : je suis fille et petite fille de survivants » conclut-elle.

J'ai lu il y a quelques mois "le tatoueur d'Auswitch" qui avait été une profonde déception pour moi. Je vous conseille donc plutôt de lire ce roman si vous souhaitez en apprendre davantage sur cette période et sur la transmission des souvenirs.
Le devoir de mémoire reste et restera toujours capital.
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