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Critique de yannlerazer


Je ne connaissais pas l'existence de ces Lettres à Yves avant de lire un article du Magazine du Monde (01 février 2013), consacré à Philippe Villin, homosexuel, homme d'affaires et de sensibilité politique de droite: "il offre à ses proches les Lettres à Yves (Gallimard) qui l'ont bouleversé."

Par curiosité, j'ai donc ouvert cette porte que me désignait l'article, et me suis plongé dans les lettres que Pierre Bergé a écrites à Yves Saint-Laurent, à titre posthume, du 5 juin 2008 au 14 août 2009. A plusieurs reprises, durant la lecture, j'ai dit, à haute voix: "mais, qu'est-ce qu'il balance!". Car oui, J'ai eu l'impression que Pierre Bergé réglait ses comptes, que leur amour, qui avait duré très longtemps avec des passages à vide, avait dû être intense (c'est ce qui est écrit, mais ce n'est pas ce que j'y ai ressenti), mais vachard à la fois. Etait-ce là une revanche contre Saint Laurent, ses écarts amoureux, la drogue, le gâchis de ses dons ? On peut comprendre, et pourtant… Pierre Bergé s'y livre, à nu, et expose certains travers de son caractère à la critique publique, mais le fait de les assumer ne les rend pas admirables.

Malgré toutes les projections que j'ai faites à travers ce livre et ses protagonistes, je n'ai pas réussi à admettre que c'était un livre d'amour. La peine était-elle trop vive et trop fraîche pour son auteur? En 2013, comment écrirait-il la suite de ses lettres? Si je l'offrais à quelqu'un, comme Villin le fait, je m'en voudrais. Si mon amant survivant m'écrivait de telles lettres, je mourrais une deuxième fois.

Si je choisis de déterrer en 2015 cette critique seulement publiée sur Babélio en 2013, c'est que la sortie récente de Pierre Bergé contre le travail objectif des journalistes du Monde laisse pantois. le parallèle établi entre « les journalistes qui lancent en pâture certains noms » et les Lettres à Yves qui ne sont pas toujours dignes de la mémoire due à un être aimé disparu (de mortuis aut bonum, aut nihil dicendum est) est évident. « Toutes nos joies sont saupoudrées d'amertume » écrivait Marguerite Yourcenar. L'inverse est insoutenable.
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1dChK8l
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