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Critique de afriqueah






Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux

Blandine Bergeret.


La lecture de l'analyse de babounette m'a donné envie de lire ce livre, et Blandine a eu la gentillesse de me proposer de me l'envoyer, elle a dû patienter 15 jours avant que je le reçoive .
La couverture , comme une photo noir et blanc de Man Rey.
La préface: « Que penser de ces instants de joie, des petits plaisirs de la vie ou de ces intenses moments de bonheur qui se terminent en queue de poisson », reprise á lla fin avec l'ajout magnifique « ou pas ».

Je me suis étonnée moi même d'entrer dans cette histoire qui au départ n'a rien de commun avec la mienne. Il y a un ton, une musique dans ce livre , entre confidences de femme ( son besoin de s'effacer pour contenter les autres, son mari, ses enfants, sa mère, son incapacité à réagir devant les agressions quotidiennes, et presque sa honte de vivre « ça » au lieu du conte de fée marital prévu, en un mot sa non-existence, ) sa brusque décision de s'en aller, comme ça , sans prévenir personne, sa jalousie quand elle se voit remplacée par une blondasse, le rejet de ses enfants pour la nouvelle vie du père, la difficulté et les doutes quant il s'agit de revenir.

C'est la voix qui m'a vraiment plu, et qui fait qu'en 2 jours j'ai terminé la lecture de l'ironique « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux » ironique, parce que son héroïne ne prétend pas vouloir quoi que ce soit, elle subit « en apnée ». …. Enfin, rassurons nous, seulement au début du livre.

Cette voix est actuelle, enlevée, moderne ( sa fille lui dit bien que les posts it sur le frigo, c'est ringard)
Encore un effort à faire pour réintégrer la vie réelle : son amant parfait est en fait marié, mal marié mais marié, sa fille est « différente » et a une amie, une de ses amies a été plaquée par un autre homme et cherche sur internet .
Petit morceau d'anthologie, la galerie de portrait des possibles prétendants , je cite Blandine:
- les fonceurs, qui en un tour de main, transfèrent leur interlocutrice du statut de parfaite inconnue à femme de leur vie, enfin celle d'une nuit.

- les menteurs mettent en avant la photographie d'un visage lisse, à la chevelure colorée, au corps musclé. Et lors d'un premier rendez vous- et ultime- force est de constater qu'ils ont la soixantaine bien tassée.

- Les crâneurs placent subtilement –ou pas-leur appartement parisien, leur résidence secondaire en Normandie, leurs tableaux de maitre et tutti – quanti.

- Les profiteurs, conscients que le marché de l'amour avec un grand a est une opportunité, sont persuadés d'alpaguer une proie.

- Les rêveurs déclament leur flamme en rime. Alexandrins et quatrains composent la poésie qu'ils dédient à leur muse, leur nymphe, leur égérie en leur contant mille et une nuits.

- Sans oublier les amateurs, les joueurs, les râleurs, les noceurs, les cireurs-de pompe- et les affabulateurs.

Bien entendu, on rit , et ce qui est remarquable, c'est la voix tellement juste : je ne me suis pas ennuyée un seul instant, pas plus que je n'ai été gênée par un trop plein de bons sentiments, ou par un récit trop rempli d'incroyables détails.
Tendresse, grande tendresse pour son petit bouchon, et sa grande ado en révolte et pourtant complice.

Blandine Bergeret est une belle personne, et son écriture la reflète. Elle ne fait pas semblant, elles est. Son livre nous le transmet.

« Et si c'était ça le bonheur, pas même pas en rêve, pas même une promesse, juste un instant ? »
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