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Citations sur Que veulent les femmes ? (49)

... Chez des femmes paraplégiques (paralysées des membres inférieurs), Beverly Whipple et Barry Komisaruk (deux scientifiques) ont pu établir que quatre chemins nerveux différents transmettent des signaux de la zone génitale jusqu'au cerveau. Deux de ces nerfs transitent le long de la colonne vertébrale. Mais un troisième, le tractus hypogastrique, fait une boucle ; il ne rejoint la colonne vertébrale que bien au-dessus du bassin, à peu près au niveau du nombril. Le quatrième, le nerf vague ou pneumogastrique, trace son chemin jusqu'au cerveau sans jamais rejoindre la moelle épinière.
Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont souligné l'importance sur l'orgasme de cette innervation multiple en travaillant avec des patientes souffrant de graves lésions de la moelle épinière, des femmes qui théoriquement ne devraient ressentir aucune sensation en dessous de la taille. Leur zone génitale ne devrait donc enregistrer aucune réaction sensible. Examiné dans les conditions du laboratoire, le gland du clitoris de ces femmes ne donne effectivement aucun signe de sensibilité. Cependant, l'intérieur de la paroi antérieure du vagin et le col de l'utérus continuent de répondre aux stimulations. Au cours des séances de masturbation sur cette paroi et le col de l'utérus, les patientes atteignent un orgasme. Les chercheurs ont prouvé ces affirmations en mesurant leur réaction à la douleur, en prenant le pouls et en observant la dilatation des pupilles. Ce sont ces indicateurs que les sexologues utilisent comme marqueurs de l'orgasme : la douleur s'évanouit, le pouls s'accélère et les pupilles se dilatent. (...)
Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont publiés plusieurs articles soutenant que le nerf vague, et dans certains cas le nerf hypogastrique, font transiter les messages de plaisir en provenance du vagin vers le point de lésion de la moelle épinière, tandis que les signaux du clitoris externe, par contraste, dépendent de la partie inférieure de la colonne vertébrale et ne sont donc pas relayés. C'est la preuve, selon les deux chercheurs, que les orgasmes vaginaux existent et sont distincts des orgasmes clitoridiens, qu'ils ne résultent pas de la poussée ou du frottement du clitoris externe. Les deux circuits employés, précisent-ils, l'hypogastrique et le vague, expliquent pourquoi les femmes en bonne santé faisaient la différence entre les deux orgasmes, le clitoridien étant ressenti comme "plus profond", "palpitant", "plus fort". Les circuits nerveux, moins linéaires, plus sinueux et enfouis, étaient à l'origine de cette différence...
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... " On se regarde pendant qu'on fait l'amour et on a l'impression qu'on vient de plonger dans l'univers de quelqu'un d'autre. On est stupéfait. La respiration coupée. C'est cela être ensemble ? Le mélange de deux univers, de deux personnes qui, à ce moment précis, ont éliminé toutes leurs différences. C'est le je-suis-toi-tu-es-moi-je-ne-sais-plus-où-commence-mon-corps-où-finit-le-tien."...
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... Une étude réalisée en Allemagne sur des relations durables pointe le fait que le désir des femmes s'évanouit plus rapidement que celui des hommes.
Une des raisons est peut-être reliée à leur besoin narcissique. A l'intérieur des barrières de la fidélité, la chaleur du besoin d'être désirée perd constamment de sa vigueur, non seulement du fait de la baisse progressive d'intérêt de la part du partenaire mais, de manière plus cruciale, parce que la femme se rend compte que son partenaire est pris au piège, qu'il n'a plus à faire de choix, que son désir ne doit plus que la choisir, elle...
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... Meredith Chivers (femme scientifique) s'est donc elle aussi retrouvée confrontée un jour à l'écueil du viol. Elle connaissait les résultats récents de tests effectués par un collègue chercheur : l'afflux sanguin dans le vagin atteint un pic d'intensité lorsque les femmes écoutent des scènes de viol en laboratoire. Une de ses propres expériences démontrait d'ailleurs que des situations de peur ou d'extrême hilarité ne déclenchaient aucun afflux sanguin si elles n'étaient pas associées au sexe. Dans le cas précis où on leur présentait la vidéo d'une femme poursuivie dans un escalier par un violeur ou par un chien enragé, l'afflux sanguin ne se produisait qu'avec le violeur.
Meredith Chivers a passé de longues journées à examiner des témoignages de victimes qui évoquaient non seulement une excitation sexuelle mais parfois des orgasmes pendant l'agression sexuelle. Et elle s'est souvenue de sa période de thèse à Toronto pendant laquelle elle avait traité des victimes traumatisées par des viols. Celles-ci avaient avoué qu'elles avaient ressenti de l'excitation sexuelle, parfois des orgasmes.
Comment comprendre ces témoignages ? Comment nier ces preuves difficiles à interpréter ? Quelle part de l'inné est ici en jeu ?
Une fois de plus, Meredith Chivers reprend ces données et propose une théorie qu'elle veut rassurante : les femmes de la préhistoire étaient constamment confrontées à des agressions sexuelles, et la capacité de leurs muqueuses à se lubrifier automatiquement lors d'une tentative de séduction avait évolué génétiquement, de manière à assurer une protection contre les déchirures et traumatismes vaginaux, contre les infections, l'infertilité ou la mort éventuelle des suites de l'agression. La lubrification des muqueuses pourrait bien n'être pas seulement un signe de désir mais un système purement réflexe, neutre sur le plan érotique, certes relié nerveusement mais séparé des réseaux de la libido féminine. Les exemples d'orgasme résulteraient de la simple friction.
Néanmoins, cette théorie des systèmes séparés, quoique élaborée, reste précaire. Elle contredit certaines idées reçues : mouiller signifie que l'on est excitée seulement, la notion d'une neutralité de la lubrification pose problème, comme si l'on affirmait que bander n'est pas un signe d'excitation chez l'homme. Peu à peu, Meredith en vient à constater ce qui lui semblait évident depuis le début : il est possible que l'on soit excitée par toutes sortes de choses qu'en fait on ne désire pas. Par des scènes d'activité sexuelle chez les bonobos, par des scènes d'agression sexuelle.
" A vrai dire, je suis consciente de marcher sur le fil du rasoir, politiquement, personnellement, lorsqu'on soulève le problème du viol, confie Meredith Chivers. Jamais, jamais je ne veux laisser quiconque penser qu'il a le droit de confisquer l'autorité d'une femme sur son propre corps. Excitation n'est absolument pas synonyme de consentement. "...
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... Le désir des femmes d'être désirées guide le plaisir d'être courtisées et séduites...
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... Les traits de Marta Meana s'animent, sa bouche se tort de temps en temps, imperceptiblement, dans un sourire qui rappelle une grimace. C'est parce qu'elle évoque les trop nombreux conseillers conjugaux qui tiennent pour acquise l'idée que pour les femmes une plus grande intimité du couple favorisera les rapports sexuels.
L'empathie, la proximité - voilà pour eux la clé du bonheur. Pour Marta, ces chemins peuvent conduire à de beaux endroits. Mais en tout cas pas au désir sexuel.
" La libido féminine, précise-t-elle, ne dépend pas de facteurs relationnels qui, selon le bon sens populaire, gouvernent la sexualité des femmes à l'opposé de celles des hommes. " Elle s'apprête à publier une étude reposant sur de longues conversations avec des femmes dont la vie de couple était dénuée de toute sexualité. Il est peut-être plus logique de penser, m'avoue-t-elle, qu'une mauvaise entente peut tuer le désir, mais cela ne veut pas dire qu'une bonne entente le favorisera. " On s'embrasse, on s'étreint. Je ne sais pas ce qui se passe, lui ai-je dit un jour, témoigne une de ses interlocutrices, nous formons un couple parfait. Il n'y a qu'un seul truc..." Leurs rapports intimes.
Selon Marta Meana, il est essentiel de faire la distinction entre ce à quoi nous attachons un certain prix dans la vie et ce qui est susceptible de nous apporter le plus de plaisir. Certaines femmes peuvent accorder un grand prix à des idéaux de partage, de compréhension, de constance, de permanence, mais " on aurait tort de penser que parce qu'une femme choisit la vie de couple, celui-ci devient la source principale de son désir sexuel. " De nouveau, elle évoque le narcissisme, le besoin d'être l'objet de tous les désirs.
Atteindre ce Graal nécessite non pas une trop grande proximité dans le couple mais plutôt une certaine distance. Un objet de désir est par définition éloigné. Elle met en garde contre l'espoir nourri par de nombreuses femmes de réaliser un rêve romantique ou de vivre un conte de fées : le rêve du fusionner avec son partenaire, d'arriver à lui dire : "Avec toi, je suis entière, comblée ", c'est une idée fausse de l'amour. Ce genre de lien, rêver d'une telle fusion, risque d'étouffer l'éros. Se fondre dans l'autre signifie qu'il n'existe plus de séparation à franchir, que l'amant n'a plus assez de distance pour que la pulsion prenne son élan, plus de but plus ou moins éloigné, pour que cette pulsion ait le temps de prendre la vigueur nécessaire avant d'exploser dans le plaisir...

Mon ressenti : Dans cet extrait, il est mis en avant que l'amour dans le couple, la très bonne entente n'est pas forcément la source d'un grand épanouissement sexuel. Certes, la douceur, l'attention et le respect échangés permettent de mieux vivre cette sexualité mais il y cette mise en garde : attention à la perte du désir !
Le désir, c'est le désir ! Le désir, ce n'est pas l'amitié dans le couple, ce n'est pas la complicité dans le couple, etc... Le désir est l'élan, l'envie, la pulsion que l'homme déclenche pour entamer un rapport avec la femme. Idem pour la femme envers l'homme. C'est grâce à une certaine distance au sein du couple que le désir se forme. Quand je parle de distance, je ne parle pas de l'indifférence, non ! Je parle d'une certaine "liberté" et "indépendance" que l'homme et la femme doivent avoir chacun de leur côté, en étant bien sûr fidèle.
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... Le sein d'une femme calme puis se retire, séduit et prive, se donne puis disparaît, apprend l'amour et la rage...
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... Au coeur du désir féminin se trouve le besoin d'être désirée. On trouve le narcissisme, non pas dans son sens négatif, mais simplement pour décrire le phénomène. Le narcissisme est le noyau central de la psyché féminine(....) Le véritable orgasme, c'est d'être désirée. C'est ce à quoi la femme aspire par-dessus tout et l'étincelle de son désir...
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... Le corps d'une femme ne varie pas, qu'elle soit excitée ou non. L'homme qui n'est pas en érection envoie le signal qu'il n'est pas excité. Le corps de la femme, lui, a toujours l'aspect d'une promesse, il reste suggestif, prêt semble-t-il pour une aventure sexuelle. Tout ce qui est suggestif éveille les sens de tout le monde, quel que soit son genre ...
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... La pulsion demande une satisfaction immédiate du plaisir. Et la satisfaction doit être à la hauteur de la dépense d'énergie, de la crainte d'être blessée(...) Elle doit être plus forte que la terreur d'être tuée au moment même où sa vigilance se relâche pendant l'acte sexuel. La satisfaction sexuelle, le plaisir des sens doivent être extrêmement gratifiants.
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