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Critique de meslinoulautre


« Le service aux armées ne lui avait donné ni l'occasion, ni le loisir de jouer depuis qu'il c'était engagé. Il n'en avait d'ailleurs pas éprouvé l'envie. Il lui arrivait de penser que la musique, c'était fini pour lui, qu'il avait tout donné, que son sac était vide, que la guerre l'avait crevé et qu'il n'était désormais plus bon qu'à mourir pour la patrie, quelque part sur le front. La guerre l'avait distrait de lui-même, avant de le soustraire à la vie. Elle avait bouché tout l'horizon, dévoré tout l'avenir, l'avait livré tout entier au présent. »

Engagé volontaire sur le front pendant la Première Guerre Mondiale mais cependant réformé car trop chétif et fragile, c'est finalement à bord d'une ambulance que Maurice Ravel sert sa patrie. Conduisant à travers les chemins embusqués les soldats blessés, le virtuose de quarante et un ans délaisse le temps de l'offensive piano et musique. D'un courage et d'une force mentale incroyable, tenant jusqu'à refuser la légion d'honneur par humilité, c'est finalement à travers ses compositions qu'il veut rendre hommage et remercier son pays.
Constamment habité par ses souvenirs de guerre, même lors de son exil final à Montfort-L'amaury, il composa tout de même dans ses dernières années ses plus belles oeuvres, sonnant comme un écho de la symphonie grondante qu'il avait laissé sur le front il y a des années de cela.
Michel Bernard, comme à son habitude, reprend avec délectation cette période méconnue de l'artiste, armé d'une plume aussi musicale que les concerts de son personnage.
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