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Critique de Fandol


Il est parfois très intéressant de revenir en arrière, de se plonger dans un livre déjà oublié car chaque rentrée littéraire balaie la fournée précédente. Twist, de Delphine Bertholon, fait partie de ces livres qu'il faut lire tellement l'auteure mène son intrigue avec talent et sens du suspense.

Madison Etchart est au centre de cette histoire qui trouve hélas bien des échos dans l'actualité. Au début du livre, elle est élève de CM2 et rédige son journal. Elle parle de R. qui dit s'appeler Raphaël mais elle ne le croit pas, évoque le-jour-de-la-Volvo-noire, écrit tout ce qui lui manque. Son moral est souvent « au fond des Converses ».
Stanislas est un autre narrateur qui fait tout pour rencontrer Louison, étudiante aux Beaux-Arts, une fille superbe qui décroche toujours son téléphone en disant : « Allô ? C'est moi-même ». Il est prof de français à Paris mais donnait des cours de tennis à Madison, à l'Athletic club de Biarritz. Il l'appelait Twist, bien sûr, avec un prénom pareil !
Il se débat pour conquérir cette fameuse Louison : « son sourire ressemblait à une clairière : je me sentis pris au piège dans les halogènes comme un lièvre dans les phares d'une voiture. » C'est quand il évoque Madison qu'il est émouvant : « Cette gamine que j'adorais n'était plus qu'une idée, une donnée abstraite, le reliquat décoloré d'un soulèvement populaire de grande envergure. »
Il y a aussi ces lettres écrites depuis Guétary, au Pays basque, avec à chaque fois, le temps qu'il fait et l'état de la mer. Une douzaine de lettres – on comprend que c'est la mère de Madison qui écrit - jalonnent le récit, prouvant les dons d'écriture de l'auteure pour appréhender la psychologie de ses personnages.
Enfin, il faut aussi parler du grand-père de Madison, Francis Capdevielle, un grand reporter à la retraite qui a publié un livre avec deux-cents photos de sa petite-fille, un bel ouvrage d'art. Hélas, son métier a souvent privé sa famille de sa présence et les cicatrices ne seront jamais refermées.
Malgré la tension qui, rapidement, se dégage, Delphine Bertholon ne manque pas d'humour, les remarques jalonnant le récit sont bien senties et la dérision n'est pas absente.

Enfin, j'ai bien apprécié les quatre poèmes signés Madison, surtout le dernier : « La jeune fille immobile ».


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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