AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 205 notes
5
15 avis
4
22 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Mon cher carnet,
Quelle joie indicible de te retrouver pour te donner mes impressions de lecture. A chaque livre, mes émotions. Et j'en lis, des livres. Entre les salons, les prêts, la bibliothèque, mes achats compulsifs, il me faudrait au moins neuf vies pour tout lire. Toi, mon carnet Babelio, tu es sans limites, je peux écrire, écrire, et encore écrire dans toi.
Aujourd'hui, enfin plutôt hier, j'ai terminé la lecture de Twist, de Delphine Bertholon. Je t'avais déjà parlé d'elle, souviens-toi, avec son ouvrage Les Corps Inutiles. Mon coeur avait fait tellement de tours sur lui-même pendant toutes ces pages, que j'avais fait ma déclaration littéraire d'amour à Delphine.
Rebelote avec Twist. Quelle histoire. Plusieurs narrateurs qui se racontent sous fond de disparation de Madison, onze ans. Et pourtant, elle le savait qu'il ne fallait pas parler aux inconnus.
On avance dans le récit avec une Madi qui écrit dans son cahier, qui essaie de comprendre ce que lui veut le ravisseur. Et pourquoi elle ? Et comment faire pour sortir ? Madi est une héroïne, car il n'y a pas d'âge pour cela.
Elle est audacieuse, déterminée, enragée. Mais aussi sacrément maligne.
Et il y a le récit de Stan, un homme qui se perd dans ses relations amoureuses. Un coeur d'artichaut qui aimerait se faire violence, aidé des recommandations de son meilleur ami, qui lui, a une sacré expérience avec les filles (chiantes, je précise ! Alors pour lui, une fille, c'est un sacré sac à emmerdes).
Et enfin, il y a les lettres de la mère. Une mère désemparée. Une mère qui refuse l'intolérable : sa Madi n'est pas morte. Ne peut pas être morte. Alors, cette mère écrit des lettres à sa fille, toutes plus déchirantes les unes que les autres, en attendant un retour (impossible ? mais obligé) de sa petite fille disparue.
Lorsque l'on devient mère, on le reste à jamais. En laissant parfois la femme mourir en soi.
Encore une fois, Delphine a su trouver les mots justes, au bon moment.
Laisse son verbe courir le juron à l'envi, la douleur transpirer sur chaque ligne, agrémenter l'espoir d'une lectrice aux yeux mouillés.
Voilà, en fermant le livre, j'ai eu le moral au fin fond de mes Converses.
Parce que finir un Bertholon, ça fout le bourdon. On aimerait que ça dure plus longtemps. Bertholon, c'est mon "Depuis que" à moi.
Depuis que je la connais, j'ai le coeur littéraire qui joue la chamade. J'ai les yeux de presbyte qui ressuscitent.
Elle le sait, je lui ai dit : à la question qu'on me pose "Si vous deviez être un auteur, vous seriez qui ?".
"Delphine Bertholon".
Voilà, faut que je passe au livre suivant, mais avant, je vais lever les bras et tourner très fort sur moi-même, pour remettre mon coeur à l'endroit.

Commenter  J’apprécie          211
Il est parfois très intéressant de revenir en arrière, de se plonger dans un livre déjà oublié car chaque rentrée littéraire balaie la fournée précédente. Twist, de Delphine Bertholon, fait partie de ces livres qu'il faut lire tellement l'auteure mène son intrigue avec talent et sens du suspense.

Madison Etchart est au centre de cette histoire qui trouve hélas bien des échos dans l'actualité. Au début du livre, elle est élève de CM2 et rédige son journal. Elle parle de R. qui dit s'appeler Raphaël mais elle ne le croit pas, évoque le-jour-de-la-Volvo-noire, écrit tout ce qui lui manque. Son moral est souvent « au fond des Converses ».
Stanislas est un autre narrateur qui fait tout pour rencontrer Louison, étudiante aux Beaux-Arts, une fille superbe qui décroche toujours son téléphone en disant : « Allô ? C'est moi-même ». Il est prof de français à Paris mais donnait des cours de tennis à Madison, à l'Athletic club de Biarritz. Il l'appelait Twist, bien sûr, avec un prénom pareil !
Il se débat pour conquérir cette fameuse Louison : « son sourire ressemblait à une clairière : je me sentis pris au piège dans les halogènes comme un lièvre dans les phares d'une voiture. » C'est quand il évoque Madison qu'il est émouvant : « Cette gamine que j'adorais n'était plus qu'une idée, une donnée abstraite, le reliquat décoloré d'un soulèvement populaire de grande envergure. »
Il y a aussi ces lettres écrites depuis Guétary, au Pays basque, avec à chaque fois, le temps qu'il fait et l'état de la mer. Une douzaine de lettres – on comprend que c'est la mère de Madison qui écrit - jalonnent le récit, prouvant les dons d'écriture de l'auteure pour appréhender la psychologie de ses personnages.
Enfin, il faut aussi parler du grand-père de Madison, Francis Capdevielle, un grand reporter à la retraite qui a publié un livre avec deux-cents photos de sa petite-fille, un bel ouvrage d'art. Hélas, son métier a souvent privé sa famille de sa présence et les cicatrices ne seront jamais refermées.
Malgré la tension qui, rapidement, se dégage, Delphine Bertholon ne manque pas d'humour, les remarques jalonnant le récit sont bien senties et la dérision n'est pas absente.

Enfin, j'ai bien apprécié les quatre poèmes signés Madison, surtout le dernier : « La jeune fille immobile ».


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          212
Madison Etchart a onze ans et vit dans le Sud-Ouest de la France. Un jour, sur le chemin de l'école, elle est enlevée et embarquée dans une Volvo noire. Pas de traces, pas de témoins. Envolée, Madison… Pendant cinq ans l'enfant, qui devient adolescente, va être cloîtrée dans la cave de R., son ravisseur. Pour survivre, pour tenir le coup, Madison écrit dans des cahiers qu'elle dissimule à R. C'est sa bouée de sauvetage tout comme sa faiblesse, elle y exprime tout ce qu'elle ressent, ses espoirs et ses craintes, ses rêves et sa dure réalité.
Séparée violemment de sa fille, Léonore, la mère de Madison, écrit elle aussi. Pour combler l'absence et l'inconnu, elle lui écrit des lettres, certaine qu'elle reviendra un jour. Parmi les proches de Madi touchés par ce drame, il y a enfin Stanislas, son prof de tennis de dix ans son aîné et son grand béguin. Pour lui aussi, ces cinq années vont compter.
Les trois voix de ces personnages racontent ces longues années d'attente qui vont transformer chacun d'entre eux.

Dans ce roman choral, Delphine Bertholon, qui s'inspire d'un fait divers, ne tombe jamais dans le côté malsain et larmoyant qui pourrait accompagner un tel sujet. le récit de Madison est vif, teinté d'humour et souvent caustique. Son discours révèle une adolescente à l'esprit brillant et ironique, bien loin de s'apitoyer sur son sort. A partir de sa prison, elle tente comme elle peut de dominer R., personnage qu'elle qualifie de « gentil dragon ». Si leur relation est parfois ambiguë, Madison reste suffisamment lucide pour analyser le comportement de son ravisseur, tenter de déceler ses failles et réfléchir à la meilleure stratégie possible pour s'enfuir.
Les lettres de sa mère Léonore apportent de leur côté une touche extrêmement poignante au roman. Tout comme sa fille, elle se retrouve enfermée : enfermée dans son chagrin. Et tout comme Madison, c'est l'écriture qui la sauve du désespoir et l'aide à survivre.
Enfin – et malheureusement – il reste la voix de Stanislas. Plaintive, centrée sur elle-même, elle est en proie à des dilemmes bien éloignés de ceux de Madison ou de Léonore. La relation du jeune homme avec la belle et égoïste Louison le tourmente. Il s'enferme lui aussi dans une relation qui le consume. On comprend en lisant le roman le lien qui unit ce jeune couple à Madison mais il demeure pour moi sans aucun intérêt.

Delphine Betholon nous offre avec « Twist » une histoire passionnante, touchante et souvent drôle. Si le sujet est délicat, elle évite pourtant l'écueil d'un récit sombre et voyeuriste. L'histoire se concentre en effet surtout sur l'enfermement, l'attente et les moyens de garder espoir. Avec un style alerte, toujours juste, elle nous permet de passer un très bon moment de lecture avec une héroïne très attachante.
Commenter  J’apprécie          160
Roman trés ambitieux, et dans sa construction et dans sa forme, et inspiré librement du terrible fait divers autirichien de Natascha Kampush, Twist dépeint admirablement les stratégies que chacun met en place pour vivre et survivre et atteindre la liberté.
Un livre d'un auteur lyonnais qui plus est et qui m'a beaucoup secoué et qui constitue un des meilleurs romans français lus ces dernières années.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          160
Twist ou « de la difficulté d'aimer, dans le respect de la Liberté de l'Autre ?».

Twist est l'histoire de la séquestration de Madison Etchart, 11 ans - prénommée Twist par son grand-père - suite à son enlèvement, par R. à la sortie de l'école.
Séquestration qui durera cinq ans.

CINQ ans durant lesquels, elle restera enfermée, en tant que « locataire volontaire », dans une cave, transformée en chambre. CINQ ans durant lesquels elle écrira dans son cahier intime parce qu'écrire « à ton intérieur m'emploie les mains et la cervelle, ce qui m'évite de taper dans les murs et de tourner sur moi-même jusqu'à ne plus tenir droit » et parce qu'une fois couchées sur le papier, les choses lui paraissent moins graves. CINQ ans durant lesquels elle confiera à son cahier son passage de l'enfance à l'adolescence, ses moments de doute, de colère, d'angoisse, de lutte et d'espoir.

ESPOIR alimenté par des dates, des « occasions » qui sont pour Madi, comme une colonne vertébrale qui la maintienne debout. Des « vertèbres en forme de dates », pour structurer le temps. ESPOIR alimenté aussi, par les « missions » qu'elle se lance avec R., car chaque petite victoire sur lui, semble être un pas de plus vers sa libération. ESPOIR alimenté encore, par Stanislas, -prof et écrivain aspirant- qui donnait des leçons de tennis à Madi et faisait battre son coeur. Stanislas en qui Madison a fondé de nombreux espoirs : quand elle « sortira », il prendra ses cahiers et écrira l'histoire de sa détention, son Histoire.

Durant ces CINQ années, la mère de Madison écrira, elle aussi, des lettres à sa fille qu'elle ne postera jamais. Des lettres qui, malgré le temps qui passe et l'attente terrible, nourrissent son ESPOIR de la revoir un jour. Car « comment empêcher l'espoir ? Comment l'empêcher. L'espérance n'est pas une chose que l'on peut contrôler : c'est la vie même. L'humanité même ».

En opposition à l'ENFERMEMENT physique et psychique INVOLONTAIRE que subissent Madison et sa mère, Delphine Bertholon nous donne à entendre l'ENFERMEMENT amoureux passionnel (volontaire ?) dans lequel s'engouffre Stanislas. Sa liaison avec Louison, née pour engloutir la vie, fera de lui un prisonnier, privé de liberté. Seul le souvenir de Madi, matérialisé dans l'album photo qu'a fait le grand-père de la fillette, peu de temps avant sa disparition, lui révélera ce qu'il se refusait de comprendre : qu'il s'était emprisonné lui-même en se manquant de respect et en soldant sa vie auprès de Louison.

Roman à trois voix, intimement mêlées.
Roman qui interroge sur l'AMOUR : comment aimer sans entraver la liberté de l'Autre ?
Roman qui interroge sur la liberté, NOTRE liberté et les chemins que nous empruntons pour y accéder : l'écriture, l'espoir et l'amour...
Bref, un roman poignant, où les mots coulent librement…

Commenter  J’apprécie          130
Tous les livres de Bertholon que j'ai lu m'ont pu.. et celui-ci ne fait vraiment pas exception !!! Cette autrice possède un grand talent pour conter et toucher droit au coeur ses lecteurs. Et puis, l'histoire de cette jeune fille de 11 ans, enlevée au retour de l'école, et qui vivra enfermée dans une cave pendant 3 ans avait de quoi émouvoir. Ce roman, construit par 3 voix, est très riche et dense. On y parle d'amour d'une mère pour sa fille, de l'amour pour la vie, d'histoire d'amour qui ne fonctionne pas, de volonté de vivre, d'accomplir ses rêves... Tout autant de sujet raconté d'une façon magnifique... Décidément, Bertholon est une autrice qui sait me toucher droit au coeur.
Commenter  J’apprécie          120

C'est le livre qui l'a révélée et c'est mon préféré...

de onze à dix-huit ans, Madison a vécu séquestrée par un homme fou. Son adolescence, c'est l'enfermement et la tentation de la folie, du vide, évitée par l'écriture de son quotidien terrible sur plusieurs cahiers. En parallèle, deux autres voix s'élèvent: celle de sa mère, désespérée, qui veut croire qu'elle est vivante et lui écrit des lettres .Durant la séquestration de Madison, elle aura une autre petite fille.Celle aussi de Stanislas, le prof de tennis dont Madison était amoureuse.

Quand, au bout de cinq ans, elle s'échappera de son enfer, elle confiera ses cahiers à Stanislas, qui rêvait d'être romancier. Mais, comme il l'écrit à la fin: " Un écrivain était né et ce n'était pas moi."

En effet, Madison a su merveilleusement transcrire avec humour, désespoir, rage, et candeur aussi l'univers sombre de ces jours en dehors du monde.L'écriture- catharsis lui a permis de sublimer l'horreur.J'ai été impressionnée par la façon très juste et inventive qu'a eue l'auteur de nous transmettre le ressenti de Madison, à travers ses cahiers.

Un livre prenant et finement écrit, très touchant.
Commenter  J’apprécie          122
Roman choral à trois voix. Celles de Madison jeune fille onze ans, celle de sa mère et Stanislas, jeune étudiant rêvant de devenir écrivain, professeur de tennis de Madison et objet de son amour inconditionnel.

le roman s'ouvre sur l'enlèvement de Madison par R., un enlèvement qui durera cinq ans! Madison surnomméetwist par son grand-père est une enfant pleine de vie et d'intelligence, elle passe son temps en captivité à écrire dans des carnets ses moindres sentiments, ses espoirs, ses coups de blues, les moments où elle a le moral "au tréfonds de ses Converses" Cette écriture puis plus tard la lecture l'aideront à garder l'espoir.

La mère de Madison est dévastée par l'enlèvement de sa fille mais malgré les jours, les semaines qui passent elle est convaincue que sa fille est toujours vivante. Elle lui écrit de nombreuses lettres lui racontant la vie de sa famille et lui montrant qu'elle ne l'oublie pas.


Stanislas tombe amoureux de Louison, modèle pour artiste peintre et aspirante photographe, le belle ne fait que s'amuser avec luiL Lui ne voit plus qu'elle et en néglige tous les autres aspects de sa vie. Il entre dans une profonde dépression lorsque Louison l'abandonne.

Dans ce beau roman il est question d'amour et de liberté. Madison est sa mère vivent les conséquences d'une séquestration involontaire, elles sont victimes du ravisseur. Stanislas lui est prisonnier volontaire de son amour non réciproque pour Louison mais le souvenir de la captivité de son ancienne élève et la mission qu'elle va lui confier vont lui permettre de prendre conscience de son aveuglement!
Commenter  J’apprécie          80
Une fois n'est pas coutume : je remercie la quatrième de couv', sans laquelle je n'aurais rien compris. J'ai fait la curieuse au bout de cinquante pages de brouillard total et bien m'en a pris.
Trois récits alternent dans ce roman :
- la liaison essentiellement sensuelle entre un Stan très mordu et une Louison fantasque mais plutôt tiède avec son amoureux - sauf pour le sexe. Une histoire d'amour aussi banale que bancale entre deux personnages antipathiques.
- la captivité de Madison, relatée par la jeune fille dans son journal intime. Un texte relativement optimiste d'une gamine devenue adolescente, elle parle de son isolement, bien sûr, de son amour pour Stan - son ancien prof de tennis - et de la fascination pathologique qu'elle exerce malgré elle sur son ravisseur. L'homme attend qu'elle l'aime, et il a beau rester respectueux, ses sentiments n'ont cependant rien d'une tendresse paternelle de substitution, c'est de ce fait très dérangeant.
- les lettres à sa fille (qui ne les lira sans doute jamais) de Léonore, mère de la petite disparue. de l'amour et de la douceur maternelles, bien sûr, mais aussi des confessions sur la sexualité quelque peu surprenantes dans ce contexte.
Cet ouvrage m'a complètement déroutée. Je me suis longtemps demandé ce que je lisais : un polar ? un roman grave sur les séquestrations d'enfants ? L'allusion à la célèbre jeune fille autrichienne retenue huit ans captive est vite évidente et fait craindre un roman racoleur. Je n'ai compris qu'à la fin l'intérêt de l'histoire d'amour Stan-Louison évoquée en parallèle. Ai-je manqué d'attention ? de motivation ? Je ne sais pas. J'ai été agacée trop longtemps, émue trop tardivement. C'est donc un rendez-vous complètement raté pour moi, qui ne me donne pas envie de découvrir d'autres ouvrages de l'auteur, malgré les billets élogieux sur L'effet Larsen.

Commenter  J’apprécie          80
Une fillette de douze ans est enlevée. Elle demande un cahier à son ravisseur pour écrire son journal et survivre. Sa mère, de son côté, refuse de la croire morte et lui écrit des lettres. Un roman sur un thème qui aurait pu être glauque. Mais Delphine Bertholon évite ce piège avec beaucoup de talent.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (383) Voir plus



Quiz Voir plus

Celle qui marche la nuit

Où déménage Malo ?

A Paris
En Afrique
Dans le sud de la France
En Amérique

5 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Celle qui marche la nuit de Delphine BertholonCréer un quiz sur ce livre

{* *}