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Critique de nilebeh


Imaginons que des chefs africains se réunissent pour demander justice à la France du préjudice subi par l'exportation illicite d'oeuvres d'art, Ils sont Bamileke, une ethnie camerounaise connue pour son ardeur au travail et aux affaires qu'on trouve dans l'ouest du pays,

Pour avoir rencontré un certain nombre de rois africains (vous savez, ceux que nos vieux manuels d 'histoire pour Gaulois du 20e siècle désignent, avec une moue, de « roitelets »?) je me retrouve bien dans cette rencontre avec le roi de Bangoulap et dans la façon dont se passe l'entrevue,

Ces Bamileke donc, apprenant que le Musée des Arts premiers de Paris expose des oeuvres de leurs artistes, rédigent une lettre au français aussi élégamment désuet que savoureux pour réclamer, non la restitution des oeuvres mais l'entrée gratuite au musée, C'est quand même un minimum ! Sinon...eh bien sinon, ils vont demander et obtenir le retour des trônes, totems et autres objets rituels au pays. Vous imaginez la suite ? Toutes les ethnies pillées du monde se manifesteraient et videraient les musées de Bogota, Lima, Mexico, Londres et tant d'autres !

Les Bamileke sont connus pour être intelligents, voire malins, On leur prête donc l'idée d'aller plus loin : obtenir la gratuité du visa (pour aller au musée, bien sûr), celle des expositions partout au monde qui montrent des objets camerounais. Et, pourquoi pas ? Également celles qui sont purement européennes puisque sans le premier homme (africain, comme on sait), il n'y aurait jamais eu ni peintres italiens, ni sculpteurs français, rien quoi.
N'est-ce pas avoir l'esprit d'escalier, tout cela ?
En fait, l'auteur imagine un monde où l'argent serait moins important que la culture, le partage et la fraternité remplaceraient le négoce et l'avidité,
Monsieur Bertina, votre tout petit mais si savoureux ouvrage, lu en novembre 2015 (130 morts à Paris) fait du bien, Merci à vous et aux éditions la Contre-Allée qui éditent de si jolis morceaux de bonheur,

NB : le titre, outre son allusion au style bien particulier des statues africaines, fait rêver d'un monde où la férocité serait transformée en grâce. Rêvons...
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