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Critique de Henri-l-oiseleur


Il est bien difficile de lire ce "roman" jusqu'au bout sans céder à l'exaspération. Il concentre en ses deux cents pages imprimées gros à peu près tous les vices de ce que Télérama ou la télévision font passer pour de la littérature. Un récit à la première personne, encore un : bon moyen de ne rien raconter, mais de s'épancher à longueur de pages sur le "ressenti" du personnage à propos de ceci ou de cela (souvent un événement minuscule). Une indifférence totale à la vraisemblance de l'époque et des classes sociales : Proust parle le bobo-Besson (anachronismes et vulgarismes compris), Arthur le beau soldat parle le Besson-bobo khâgneux (c'est le fils de la servante, ce qui a des conséquences linguistiques et culturelles en 1916, année de l'action), et le narrateur parle le Besson tout court. Une uniformité stylistique qui laisse voir à quel point l'auteur ignore qu'un roman est fait de personnages distincts les uns des autres, non de logorrhées convenues.
La phrase est du sous-Duras simplifié, avec l'emploi constant de l'abstraction molle ("notre jeunesse perdue", "j'enlace ta nudité", "un éclatement ininterrompu d'obus" - à lire à haute voix pour l'effet Ubu-Roi), l'emploi constant du présent de l'indicatif le plus plat, donc l'absence totale de sens de la temporalité, etc ... L'histoire aurait pu être jolie, à la Radiguet, mais ce livre est paru après l'effondrement de l'enseignement du français à l'école.
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