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Critique de SerialLecteurNyctalope


•POÈTE SINGULIER•

🦊 de la poésie aux éditions Globe, fait plutôt rare pour y insérer mes yeux de lecteur curieux. Je découvrais alors un homme au passé comme je les aime tant. Amoché par un système américain où la prison peut avoir ses vertus. A seize ans, Reginald Dwayne Betts est reconnu coupable de vol à main armée et condamné à huit ans en prison. L'histoire devient belle lorsqu'au sa sortie il fonde un club de lecture et devient libraire pour ensuite épouser l'avocature et l'enseignement. Cette fameuse redemption de l'être humain qui a du mal à exister dans nos coeurs meurtris, existe. Parfois. Trop peu mais elle existe. Chacun a en lui ce possible retournement après avoir assumé les actes qui sont les siens. C'est avec cet angle que j'abordais alors cette poésie si différente des autres•••

🦊 Chaque mot comporte une place bien précise pour aérer la brute mélodie qui se dégage de ce texte. Une poésie déstructurée qui déboussole nos repères habituels. Entremêlée d'affaires judiciaires caviardées où l'on ne laisse que ce qui frappe, ce qui martèle et qui saupoudre telle une épée de Damoclès, la justice humaine. Nous les voyons ces justiciables noirs qui prennent de plein fouet la justice d'un pays encore terriblement ancrée dans le racisme. Les juges refusent, réfutent, n'acquiescent pas, blâment, détruisent et anéantissent. Système à revoir, système inhumain. Avec une forme aléatoire entre chaque poème, l'auteur nous amène subrepticement dans des contrées textuelles surprenantes. Par surprise parfois, par la main dans d'autres circonstances à travers des thèmes de la filiation notamment, il arrive à transmettre des messages. Ses fils, pierres angulaires du recueil, respirent l'intelligence, lui qui ne souhaite pas les blesser mais bien les protéger de ce monde si accablant. Entre alcool, amour, cause noire on sent poindre le mal qui ronge, l'amour qui se déchire par la torture d'enfermement d'un jeune homme. La prison bouffe, la prison écrase mais nul n'a encore trouvé de solution idoine. « L'enregistreur me répétait mon chant comme un moineau pépie, sauf que la culpabilité n'a pas de mélodie »•••

🦊 Évidemment je regrette de ne pas avoir une connaissance linguistique suffisante pour lire ce recueil en langue originale. le travail de traduction de Héloïse Esquié me paraissait insurmontable, j'imagine que la langue de Reginald Dwayne Betts doit être différente de celle du recueil lorsqu'on est américain. A travers les « & » le poète abreuve de signes qui nous bousculent, il souhaite nous désorienter tout en restant dans l'actualité de nos vies. Un recueil qui se picore, qui se déguste, où certains textes sont d'une grande beauté. Cependant il s'adresse à un public qui aime être surpris, vous savez depuis longtemps que je lis souvent ce qui sort de l'ordinaire et qu'on ne voit pas du tout sur Instagram. Il est totalement dans la veine que je prône, une littérature différente et engagée, hors des sentiers battus. J'avouerais que non seulement j'aurais adoré lire une forme romanesque pour compléter cette vie absolument éclatante d'humanité et recevoir cet homme dans une rencontre @vleel_•••




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